Pourquoi ce congrès des communes rurales d’Europe ?
La Pologne, qui préside actuellement l’Union européenne, en a pris l’initiative. Le congrès était doublé d’une réunion de la commission COTER (politique de cohésion territoriale) du Comité des régions (1). L’objectif était de partager des analyses et expériences.
Vous êtes intervenu sur le thème du congrès : « Quelle politique de cohésion pour les territoires ruraux après 2013 ? » Quel a été votre argumentaire ?
Les élus ruraux doivent s’efforcer de mieux comprendre ce que représente l’Europe. Celle-ci doit simplifier son fonctionnement et ses programmes : on doit pouvoir passer plus facilement d’un crédit à un autre. Attention ! Les programmes sont à notre sens trop systématiquement axés sur le développement durable et sur le respect de normes trop nombreuses.
Qu’avez-vous retiré de vos échanges avec les différents élus ruraux européens ?
Nos problématiques sont communes. Les territoires ruraux doivent accroître le lobbying auprès des instances européennes dont les représentants sont plutôt citadins. Les associations de maires ruraux d’Europe devraient peser davantage dans les décisions. Il faut être très présents dans les commissions et faire des propositions.
Qu’est-il ressorti sur la question des financements européens, présents et à venir ?
On constate que des crédits non consommés repartent à l’Europe, ce qui signifie que les conditions d’attribution sont trop contraignantes : les argumentaires à développer sont trop poussés et les contraintes écologiques trop fortes. Les zones rurales étant quasi-dépourvues d’ingénierie économique et financière, ce sont les secteurs urbains qui captent les financements. En outre, une partie des sommes allouées du Fonds européen va aller au développement agricole au lieu d’alimenter les territoires. Nous voulons que le programme « Leader » puisse continuer à être dépensé dans ce cadre. Enfin, la conditionnalité des aides soumettant le fonds européen aux efforts financiers des Etats pénalise nos territoires. En augmentant la contribution, particulièrement faible aujourd’hui, des Etats à l’Europe, on évitera le saupoudrage au profit des seuls gros projets.
Notes
Note 01 Cette commission a pour objectif de faire connaître les points de vue locaux et régionaux sur la législation européenne Retour au texte