Jean-Luc Le Drenn, maire divers gauche de la commune d’Indre (3.700 habitants) dans l’agglomération nantaise, n’appliquera pas le service minimum dans ses écoles (environ 430 élèves).
«Pour nous, il ne s’agit pas de savoir si la mesure est applicable ou pas. Le débat doit porter sur la question de fond : devons-nous être des briseurs de grève ? Je le rappelle, les enseignants la font dans l’intérêt des enfants. Nous sommes républicains et nous respectons la loi, sauf lorsque celle-ci porte atteinte à un droit fondamental.» L’élu ne prend pas là une décision individuelle : dès le mois de juin, son conseil municipal avait voté à l’unanimité une motion de défiance à l’égard des orientations gouvernementales qui prônaient ce «droit d’accueil».
Une réunion publique organisée le 29 septembre 2008 à l’attention des parents d’élèves a renforcé la conviction de Jean-Luc Le Drenn. «Une cinquantaine de familles y étaient représentées et elles nous encouragent dans cette démarche.»
Jean-Luc Le Drenn est par ailleurs l’un des 18 maires (tous de gauche) de la communauté urbaine de Nantes à dénoncer ce service minimum dans les écoles. Dans un communiqué commun, ils estiment que certains d’entre eux n’auront pas les moyens de l’appliquer. Dans la commune du Pellerin par exemple (4.100 habitants), la maire fera appel aux volontaires au sein des services municipaux. S’il n’y a pas assez de volontaires, elle demandera aux agents chargés de l’accueil. Et si par effet de domino, les effectifs deviennent insuffisants pour faire fonctionner les services municipaux, elle fermera la mairie. A Rezé (37.000 habitants), le maire socialiste Gilles Retière a lancé pour sa part un appel à candidatures aux habitants.
Pour en savoir plus
Lisez notre article sur la première application de la loi sur le droit d’accueil en primaire le 7 octobre
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