Les parrainages citoyens des élus pour les candidats à l’élection présidentielle doivent être envoyés avant le 4 mars. Dix jours encore pour le faire et certains candidats ont des sueurs froides. Au 22 mars, 9617 parrainages avaient été envoyés et sept candidats avaient réuni derrière leur nom plus de 500 parrainages nécessaires.
Huit candidats avaient entre 100 et 500 parrainages, dont Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, régulièrement donnés par les sondages dans les cinq premières places au premier tour.
Parrainer sans soutenir
Face aux difficultés de certains candidats, plusieurs initiatives ont été lancées. François Bayrou a lancé « Notre démocratie », un collectif d’élus garants de la démocratie. Les élus qui le rejoignent s’engagent à parrainer tous les candidats « dépassant 10 % dans les intentions de vote », sans préciser néanmoins quels sondages ou quelle méthodologie permet de distinguer les « candidats majeurs » des autres.
Selon le collectif, le recul des maires est à chercher du côté de « la publicité des signatures qui fait craindre aux élus que leurs concitoyens ne leur imputent non pas un parrainage, mais un soutien au candidat présenté » et annonce que les maires rejoignant l’appel pourraient ainsi parrainer dans une manière « qui garantisse contre toute confusion partisane ou de soutien ». Le 22 février, François Bayrou annonçait avoir recueilli l’assentiment de 120 maires sur l’antenne d’Europe 1.
François Bayrou sur les parrainages : "Nous dépassons les 120 maires" inscrits sur le site pour parrainer les candidats à plus de 10% dans les sondages#Europe1 pic.twitter.com/IOtDuWMSYy
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) February 22, 2022
La veille, David Lisnard avait solennellement apporté son soutien à Jean-Luc Mélenchon, dont il se sent « le plus éloigné », dénonçant la « pression injuste » sur les maires. Il avait plaidé « à titre personnel », pour un parrainage citoyen, au début de l’année.
A l’Assemblée, interrogé à ce sujet par Elodie Jacquier-Laforge, députée Modem, Jean Castex a salué l’initiative du président du Modem ou celle de David Lisnard. Il a également incité les élus à parrainer, rappelant que « le fait d’accorder son parrainage à un candidat n’est pas automatiquement synonyme de soutien politique » « C’est aussi un acte démocratique » a-t-il ajouté.
#Parrainages pour la #présidentielle2022 : @JeanCastex "lance un appel" aux élus pour aider les candidats à réunir les 500 signatures.
>> "Apporter son parrainage n'est pas un acte de soutien politique, c'est un acte démocratique." #DirectAN #QAG pic.twitter.com/parX29K09O
— LCP (@LCP) February 22, 2022
Dans la foulée, il a annoncé avoir invité l’ensemble des association des élus locaux jeudi 24 au matin pour évoquer ce sujet, en compagnie des présidents des deux assemblées.
Un anonymat levé en 1976
La fin de l’anonymat des parrainages est souvent avancée comme raison à la réticence des élus à accorder le leur. Mais cet anonymat a été levé en 1976, et mis en œuvre pour la première fois dès l’élection présidentielle de 1981. Les noms des « citoyens qui ont proposé des candidats » étaient alors publiés au Journal officiel, dans la limite de 500 noms, qui étaient tirés au sort. On retrouve ainsi les traces de ces publication pour l’élection de 1995 ou celle de 2002, parmi d’autres.
En 2016, une loi a modifié cette publicité, en prévoyant que l’ensemble des noms soient publiés, et ce au fil de leur réception. Mise en œuvre dès 2017, cette publication se fait sur le site du Conseil constitutionnel deux fois par semaine. La question de l’anonymat est devenue un marronnier des dernières campagnes électorales : déjà en 2011, la candidate du Front national, Marine Le Pen, réclamait des parrainages anonymes lors d’une visite au Congrès des maires.