La mairie de Paris invite «les parents qui en ont la possibilité, à ne pas envoyer leur enfant à l’école le 16 octobre», craignant de grosses difficultés dans la mise en oeuvre du «service minimum d’accueil» (SMA), dans un communiqué du 14 octobre 2008.
La grève appelée par six organisations syndicales enseignantes dans les écoles parisiennes s’annonce en effet massive : le rectorat a transmis à la mairie de Paris un taux de 40% de grévistes déclarés. Plus de la moitié des écoles dépasseront les 25% d’enseignants en grève (346) et, dans certains établissements, aucun enseignant n’entend faire cours.
Un tel taux de suivi de la grève suppose que la ville de Paris mobilise, «en moins de 48 heures, plus de 2.000 agents qualifiés pour pouvoir accueillir les enfants en toute sécurité (un adulte pour 15 enfants)». Une tâche d’autant plus difficile à accomplir, que les personnels d’animation municipaux ont, eux aussi, déposé un préavis de grève pour le 16 octobre.
La mairie de Paris rappelle que la grève du 7 octobre dernier avait mis en lumière le fait que la loi du 20 août 2008 imposant l’organisation d’un SMA à compter d’un taux de 25% d’enseignants de grévistes ne permettait pas d’anticiper la mobilisation de personnel d’accueil, faut de connaître, précisément, le nombre réel d’enseignants en grève. Elle souligne encore que « les conditions même de sa mise en oeuvre ne permettent pas aux communes, en cas de mouvement de grande ampleur, de pouvoir accueillir les enfants dans des conditions de sécurité acceptables » et annonce qu’elle dressera un bilan précis de la journée, notamment au regard de l’impératif de sécurité des enfants.
Le rectorat prévoit 40% de grévistes, le SNUIPP en annonce 60%. Les enseignants protestent contre les réformes nationales : nouveaux programmes, suppressions de postes, semaine de 4 jours, ainsi que leurs modalités de mise en oeuvre par l’inspection académique à Paris.
Le député d’opposition UMP Jean-François Lamour dénonce une «volte-face» de la part de Bertrand Delanoë. Réduisant les obstacles avancés par la majorité municipale à des «prétextes politiciens », il dénonce « négation du respect républicain de la loi». La ville de Paris ne prévoit pas de fermeture d’écoles.
Pour en savoir plus
Lisez nos article : «Ile-de-France. Service minimum d’accueil : rejet du recours du préfet du Val-de-Marne», 14 octobre 2008, et «Service minimum à l’école : le tribunal administratif considère que les délais sont trop courts pour contraindre les maires», 9 octobre 2008
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