« Nous avons voulu recenser les barrières qui doivent être franchies pour lancer des partenariats publics-privés », a résumé le ministre polonais des Infrastructures, Cezary Grabarczyk, à l’issue de cette rencontre « informelle » avec ses homologues européens, ne prévoyant pas de décisions sur le sujet.
« Nous sommes conscients que plusieurs centaines de milliards d’euros seront nécessaires pour moderniser les infrastructures transeuropéennes des transports. Bien sûr, les budgets nationaux et européens n’y suffiront pas. C’est pourquoi nous avons besoin de la contribution du secteur privé », a renchéri de son côté le commissaire chargé des Transports, Siim Kallas.
Une idée sur laquelle Bruxelles insiste depuis plusieurs années – sans trop de succès jusqu’ici. Dans le cadre du budget 2014-2020 de l’UE, ses propositions de créer un « fonds infrastructures » de 50 milliards d’euros (dont 10 tirés des fonds régionaux) et de lancer des emprunts européens doit notamment permettre d’attirer les fonds privés (voir encadré).
Quid des dettes publiques ? La présidence polonaise de l’UE voudrait, de son côté, créer un « cadre européen pour les PPP ».
Aujourd’hui, les dépenses publiques dans les partenariats publics-privés sont prises en compte dans le calcul des dettes nationales, par Eurostat, l’office européen des statistiques.
L’idée de Varsovie reviendrait à minimiser leur impact sur les dettes nationales.
« Nous allons revenir sur le sujet en arguant que si nous voulons voir les PPP appliqués plus fréquemment et plus largement, nous devrons changer la classification de certains risques par Eurostat », a conclu le ministre polonais, se félicitant de la volonté de la Commission de proposer des « mesures concrètes » pour soutenir les PPP.
Des emprunts européens pour financer des infrastructures européennes
La Commission européenne proposera de lancer des « emprunts européens » pour financer de grands projets d’infrastructures de transports transeuropéens ou de télécommunications, notamment. Un projet annoncé le 31 août par le commissaire au Marché intérieur, Michel Barnier, à la radio BFM, sans précision de calendrier.
Bruxelles avait déjà évoqué l’idée en février dernier : des emprunts spécifiques pourraient être émis sur le marché à partir de 2014 avec le soutien de l’UE, sous forme de garanties ou de prêts octroyés par la Banque européenne d’investissement (BEI) ou le budget de l’UE. Bruxelles parle d’investissements nécessaires de 1 500 à 2 000 milliards d’euros d’ici à 2020 pour les transports transfrontaliers, ainsi que de grands projets de transports et de télécoms.