Malgré ces difficultés, les associations d’aide, de soins et d’accompagnement à domicile, impliquées socialement auprès des personnes fragilisées, mettent en place des solutions pour pérenniser leurs services. Contrairement à une idée trop répandue, les associations ont une gestion tout aussi rigoureuse qu’une entreprise. Les marges de manœuvre et donc les économies qu’il est possible d’obtenir semblent marginales puisque les salaires représentent l’essentiel des charges.
Pour améliorer plus significativement leur situation financière, mais également la qualité du service rendu, les services d’aide à domicile ont commencé à mettre en œuvre des démarches de mutualisation. Celles-ci concernent principalement les postes supports tels que la comptabilité, les ressources humaines ou la qualité. Adessadomicile encourage et accompagne ces démarches qui doivent s’inscrire dans des projets associatifs et en lien avec les axes stratégiques de développement, de mise en synergie et de maillage territorial.
Réforme structurelle nécessaire
Ces dispositions ne doivent pas occulter pour autant la réforme structurelle nécessaire pour pérenniser le soutien auprès des personnes en perte d’autonomie. Le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) est un signe positif, les moyens financiers annoncés sont néanmoins très en-deçà des besoins.
De plus, la Casa (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie), n’est toujours pas pleinement dédiée à l’autonomie. Un volet important de ce projet concerne la refondation de l’aide à domicile et la réforme de la tarification, dont des expérimentations sont en cours dans plusieurs départements.
Nous nous réjouissons que l’amendement proposé par notre fédération sur l’évaluation du dispositif avant l’été 2015 ait été adopté.
Cette réforme, en définissant les moyens nécessaires pour les services et les objectifs organisationnels, contribue à l’amélioration de la prise en charge des personnes aidées en répondant mieux à leurs besoins et en passant un contrat de confiance avec les services qui deviennent des partenaires, dont le rôle est mieux reconnu, pour adapter leurs interventions aux projets de vie des personnes soutenues. Le contour de la loi ASV, une fois définitivement votée, nous en dira plus sur les ambitions de la France vis-à-vis de ses citoyens les plus fragiles et sur des réponses durables pour éviter l’apparition de « zones blanches de l’aide à domicile ».
Hugues Vidor, directeur général Adessadomicile
Thèmes abordés