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L’évaluation des activités et de la qualité des prestations

Publié le 01/04/2013 • Par Dunod Éditions • dans : Fiches de révision

Contexte

La montĂ©e de l’exigence Ă©valuative dans les Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux, posĂ©e par la loi n° 2002-2, a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e de la mise en avant d’un autre type d’évaluation, celle des politiques publiques. Ainsi, les grandes lois de ces dernières annĂ©es ont fait de l’évaluation de ces dernières une prioritĂ© (loi relative Ă  la lutte contre les exclusions de 1998, loi organique relative aux lois de finances – LOLF –, loi de financement de la sĂ©curitĂ© sociale…). L’évaluation des activitĂ©s et des prestations dĂ©coule de cet historique, les pouvoirs publics ayant souhaitĂ© Ă©tendre cette logique au secteur social et mĂ©dico-social. La loi n° 2002-2 l’a imposĂ©e de façon très forte et non moins symbolique en articulant l’évaluation avec la rĂ©affirmation des droits des usagers. Des usagers qu’il fallait (re)considĂ©rer comme sujets (et non objets), au « cĹ“ur du dispositif Â» social et mĂ©dico-social, dans un contexte par ailleurs fortement marquĂ© par la mĂ©diatisation de scandales de maltraitance, et l’exigence de clarification des actions conduites et de lisibilitĂ© de leurs effets.
Depuis longtemps cependant, l’évaluation est au centre des prĂ©occupations des Ă©tablissements et services, tout simplement parce qu’elle fait partie intrinsèque du travail social. La loi n° 2002-2, avec les principes qu’elle rĂ©affirme, les outils qu’elle met en place ou promeut, les dispositifs et instances qu’elle inaugure, entend favoriser une culture commune de l’évaluation des activitĂ©s et des prestations. Mais si la loi articule les multiples dimensions de l’évaluation (Ă©valuation des besoins et de la qualitĂ© du service rendu, certes, mais aussi Ă©valuation des coĂ»ts), elle se positionne dans une logique de maĂ®trise de la dĂ©pense publique et de convergence tarifaire entre les Ă©tablissements et les services, ce qui interroge sur la façon dont les besoins des personnes vont ĂŞtre Ă©valuĂ©s, et pris en compte dans les politiques territoriales.
Cette fiche présente le cadre légal de l’évaluation en développant les obligations en matière d’évaluation interne et d’évaluation externe, et mentionne le calendrier de ces évaluations. Elle esquisse également les contours de ce que sont ces deux types d’évaluation, ce qu’il convient d’évaluer, au regard notamment des recommandations de bonnes pratiques professionnelles de l’ANESM, l’Agence nationale de l’évaluation, et comment évaluer. Quelques pistes sont enfin présentées comme conditions pour réussir une démarche d’évaluation interne.

Le cadre légal de l’évaluation interne et de l’évaluation externe

La loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rĂ©novant l’action sociale et mĂ©dico-sociale a instituĂ© l’obligation pour les Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux de procĂ©der Ă  l’évaluation de leurs activitĂ©s et de la qualitĂ© des prestations qu’ils dĂ©livrent. Il s’agit ainsi Ă  la fois d’une obligation d’évaluation interne et d’évaluation externe (article L. 312-8 du CASF), avec, sur une pĂ©riode d’autorisation des structures de quinze ans, deux Ă©valuations internes et deux Ă©valuations externes Ă  programmer. Le lĂ©gislateur a ainsi liĂ© la dĂ©marche d’évaluation Ă  une loi qui consacre la place de l’usager et instaure la qualitĂ© comme exigence de l’action sociale.

L’évaluation interne

Elle doit être réalisée par les structures elles-mêmes. Les résultats de cette évaluation doivent être communiqués tous les cinq ans à l’autorité ayant délivré l’autorisation. Sur la période des quinze ans que dure une autorisation, deux évaluations internes seront donc menées.
Les Ă©tablissements et services doivent procĂ©der Ă  l’évaluation de leurs activitĂ©s et de la qualitĂ© des prestations qu’ils dĂ©livrent au regard, notamment, de procĂ©dures, de rĂ©fĂ©rences et de recommandations de bonnes pratiques professionnelles validĂ©es ou, en cas de carence, Ă©laborĂ©es, selon les catĂ©gories d’établissements ou de services, par l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualitĂ© des Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux (article L. 312-8 du CASF). Les recommandations de l’ANESM sont en cours d’élaboration, certaines ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©es ( cf . ci-dessous la liste de ces recommandations, et cf. la Fiche 6 pour le rĂ´le de l’ANESM). Ces recommandations font rĂ©fĂ©rence pour une dĂ©marche de qualitĂ© dans le secteur social et mĂ©dico-social, et sont prĂ©sentĂ©es comme des repères pour l’action, et non comme des normes de fonctionnement.

L’évaluation externe

Elle doit être réalisée tous les sept ans par des organismes extérieurs et indépendants. Sur une période d’autorisation de quinze ans, elle doit donc être effectuée au cours des sept années suivant l’autorisation ou son renouvellement et au moins deux ans avant la date de celui-ci. La liste des organismes habilités est établie par arrêté du ministre chargé de l’Action sociale, après avis de l’ANESM. Une première liste a été publiée en 2009.
Le dĂ©cret n° 2007-975 du 17 mai 2007 a fixĂ© le contenu du cahier des charges pour l’évaluation externe et a prĂ©cisĂ© que l’évaluation interne et l’évaluation externe devaient porter sur le mĂŞme champ.
Les résultats de cette évaluation doivent également être communiqués à l’autorité ayant délivré l’autorisation (comme ceux de l’évaluation interne). Le renouvellement tous les quinze ans de l’autorisation est dorénavant subordonné aux résultats de l’évaluation externe.

Le calendrier des évaluations

Compte tenu du fait que les procĂ©dures, rĂ©fĂ©rences et recommandations de bonnes pratiques professionnelles devaient ĂŞtre validĂ©es par un Conseil national de l’évaluation sociale et mĂ©dico-sociale qui a Ă©tĂ© installĂ© tardivement (puis remplacĂ© par une agence nationale), que le dĂ©cret relatif Ă  l’évaluation externe a Ă©tĂ© publiĂ© deux ans après la loi (le 15 mai 2007), et que les organismes Ă©valuateurs externes n’ont Ă©tĂ© habilitĂ©s qu’à la fin du premier semestre 2009, les dĂ©lais d’évaluation posĂ©s en 2002 n’ont pas encore Ă©tĂ© opĂ©rants jusqu’à ce jour. Mais l’ensemble du dispositif est dĂ©sormais opĂ©rationnel. La loi « HPST Â» n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant rĂ©forme de l’hĂ´pital et relative aux patients, Ă  la santĂ© et aux territoires a en effet maintenu le principe de deux Ă©valuations internes et de deux Ă©valuations externes entre la date de l’autorisation et son renouvellement. Elle a en revanche renvoyĂ© le rythme des Ă©valuations, leur calendrier et les modalitĂ©s de restitution Ă  des dĂ©crets ultĂ©rieurs. Elle a en outre instituĂ© deux dĂ©rogations, l’une relative Ă  l’évaluation interne, l’autre relative Ă  l’évaluation externe : ainsi, les Ă©tablissements et services autorisĂ©s et ouverts avant la date de promulgation de cette loi ne seront tenus qu’à une Ă©valuation interne et Ă  une Ă©valuation externe d’ici Ă  la date de renouvellement de leur autorisation (l’évaluation externe devant se dĂ©rouler au plus tard deux ans avant la date de renouvellement de l’autorisation). Après cette pĂ©riode, ces Ă©tablissements et services devront de nouveau respecter le principe gĂ©nĂ©ral de deux Ă©valuations internes et deux Ă©valuations externes.

L’évaluation interne

Ce que vise l’évaluation interne

L’évaluation se présente comme une démarche de production de connaissances visant à mesurer les éventuels écarts et à éclairer les tensions entre les objectifs des politiques publiques, le projet de l’organisme gestionnaire, le projet d’établissement ou de service, ses missions, les projets personnalisés, les impacts produits, les besoins et attentes des usagers, afin de définir, à partir d’une analyse collective, des priorités d’amélioration. Elle doit conduire à une appréciation des pratiques professionnelles, notamment au regard de recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Elle se présente comme un véritable outil de management et d’aide à la décision.
Selon la recommandation de l’ANESM relative Ă  la mise en Ĺ“uvre de l’évaluation interne (1), l’évaluation interne est une dĂ©marche « qui doit permettre l’apprĂ©ciation systĂ©matique de :

  • la pertinence (les finalitĂ©s de l’action sont-elles en cohĂ©rence avec les objectifs prioritaires dĂ©finis par les pouvoirs publics, avec les besoins de l’usager ?) ;
  • la cohĂ©rence (l’action constitue-t-elle une rĂ©ponse adaptĂ©e aux besoins ou problèmes identifiĂ©s ?) ;
  • l’impact (quels sont les effets de l’action, souhaitĂ©s ou non ?) ;
  • l’efficacitĂ© (les rĂ©sultats obtenus sont-ils conformes aux objectifs retenus, aux besoins identifiĂ©s ?) ;
  • l’efficience (les rĂ©sultats sont-ils Ă  la mesure de l’ensemble des moyens mobilisĂ©s ?) des actions conduites. Â»

Les objets évalués sont la qualité des moyens mis en œuvre (au regard des besoins et des objectifs), la qualité des interventions et non celle des intervenants.
Au final, il est intĂ©ressant de retenir les aspects structurants d’une dĂ©marche d’évaluation interne rĂ©alisĂ©e par les Ă©tablissements et services, dans l’esprit de l’ANESM et du Conseil national de l’évaluation sociale et mĂ©dico-sociale qui l’a prĂ©cĂ©dĂ©e :

  • Valoriser l’action conduite : Rendre lisible l’action de l’établissement ;
  • DĂ©montrer le fondement et la pertinence des pratiques, des projets et actions entreprises ;
  • Nourrir un argumentaire Ă  l’attention des partenaires et dĂ©cideurs (y compris en termes d’allocation de moyens) ;
  • Faire Ă©voluer les pratiques et les compĂ©tences :
      la promotion de l’autonomie et de la qualitĂ© de vie des personnes ;

    • la personnalisation de leur accompagnement ;
    • la garantie de leurs droits et de leur participation ;
    • la protection des personnes et la prĂ©vention des facteurs de risque liĂ©s Ă  leur vulnĂ©rabilitĂ©.

    Elle affirme en outre de façon non moins importante que l’évaluation doit porter sur « les effets produits par les activitĂ©s, leur adĂ©quation aux besoins et attentes des personnes accueillies, leur cohĂ©rence avec les missions imparties et les ressources mobilisĂ©es et permet d’interroger le cĹ“ur de mĂ©tier, c’est-Ă -dire les rĂ©ponses apportĂ©es aux usagers Â». Autrement dit, les Ă©tablissements et services devront axer leurs interrogations sur la façon dont les activitĂ©s qu’ils conduisent produisent les effets escomptĂ©s sur les personnes qu’ils accompagnent.

    Comment Ă©valuer ?

    La recommandation prĂ©cĂ©demment citĂ©e de juillet 2009 propose une mĂ©thodologie pratique, en proposant 4 phases dans la rĂ©alisation de l’évaluation interne :

    • identifier le cadre gĂ©nĂ©ral en mettant en avant : les caractĂ©ristiques des publics accompagnĂ©s, les objectifs de l’accompagnement, les critères d’apprĂ©ciation des activitĂ©s (phase 1) ;
    • recueillir les informations qui dĂ©crivent les processus engagĂ©s dans les activitĂ©s rĂ©alisĂ©es, et permettent de constater les rĂ©alisations, les changements et les Ă©carts (phase 2), pour ensuite entrer dans l’analyse : dans quelle mesure, avec quels moyens, par quels processus, les activitĂ©s contribuent aux objectifs fixĂ©s ;
    • faire des prĂ©conisations, Ă  partir de cette analyse (phase 3) ;
    • prendre des dĂ©cisions d’amĂ©lioration, rĂ´le qui incombe aux responsables de l’établissement ou du service, avec un calendrier prĂ©visionnel et des moyens Ă  la clĂ© (phase 4).

    Les Ă©tablissements et services peuvent par ailleurs s’approprier diffĂ©rents rĂ©fĂ©rentiels qui existent, ou alors Ă©laborer leur propre rĂ©fĂ©rentiel. Une mĂ©thodologie participative est requise par l’ANESM, par exemple avec instances et groupes de travail rĂ©unissant les diffĂ©rents acteurs concernĂ©s par le projet d’établissement ou de service (administrateurs, professionnels, direction, usagers, familles, partenaires extĂ©rieurs…). Ces instances peuvent ĂŞtre, de façon non exhaustive :

    • une Ă©quipe de direction, garante de la dĂ©marche ;
    • un ComitĂ© de pilotage, avec tous les acteurs reprĂ©sentĂ©s, y compris usagers et familles ;
    • un groupe de travail transversal, c’est-Ă -dire reprĂ©sentatif des diffĂ©rentes catĂ©gories de personnel ;
    • des groupes de travail thĂ©matiques, pluridisciplinaires ou par service…

    Une communication aux différents moments de la démarche est à envisager.

    Des repères pour l’action et l’évaluation : les recommandations de bonnes pratiques professionnelles de l’ANESM

    On l’a vu, les Ă©tablissements et services conservent une marge de manĹ“uvre pour dĂ©cider des thĂ©matiques les plus pertinentes qui feront l’objet de leur dĂ©marche d’évaluation interne, au regard de ce qu’ils sont, des publics qu’ils suivent… Mais des recommandations de bonnes pratiques professionnelles ont vocation Ă  ĂŞtre Ă©laborĂ©es par l’ANESM, qui seront autant de repères pour l’action et l’évaluation : cadres de rĂ©fĂ©rence visant Ă  ĂŞtre partagĂ©es par l’ensemble du champ de l’action sociale et mĂ©dico-sociale, ces recommandations ne sont certes pas des normes ou des modes de fonctionnement standardisĂ©s qu’il faudrait appliquer Ă  la lettre. Mais c’est sur les principes et les repères qu’elles promeuvent et leur effectivitĂ© dans les structures que l’évaluation externe portera son attention. C’est ainsi que la recommandation-cadre de l’ANESM sur l’évaluation interne met en avant l’usager, le respect de ses droits, la personnalisation de son accompagnement, comme objet prioritaire de l’évaluation, dans un premier temps. L’évaluation externe se penchera donc tout naturellement sur l’effectivitĂ© de cette rĂ©flexion dans la dĂ©marche d’évaluation interne qui aura Ă©tĂ© menĂ©e.
    ÉlaborĂ©es par les acteurs de ce champ, Ă  partir des pratiques valorisĂ©es du terrain, elles se prĂ©sentent comme des pistes de rĂ©flexion. Ă€ ce jour, neuf ont Ă©tĂ© publiĂ©es, avec une recommandation-cadre, qui pose les bases de l’évaluation interne, et des recommandations transversales et sectorielles, regroupĂ©es ici de façon thĂ©matique :

    • La recommandation-cadre : « La conduite de l’évaluation interne dans les Ă©tablissements et services visĂ©s Ă  l’article L. 312-1 du Code l’action sociale et des familles Â», prĂ©cĂ©dĂ©e de « Mise en Ĺ“uvre de l’évaluation interne dans les Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux Â».
    • Les fondamentaux : « La bientraitance : dĂ©finition et repères pour la mise en Ĺ“uvre Â».
    • L’expression et la participation : « L’expression et la participation des usagers dans les Ă©tablissements relevant de l’inclusion sociale Â».
    • Les points de vigilance, la prĂ©vention des risques : « Mission du responsable d’établissement et rĂ´le de l’encadrement dans la prĂ©vention et le traitement de la maltraitance Â» ; « Les conduites violentes dans les Ă©tablissements accueillant des adolescents : prĂ©vention et rĂ©ponses Â».
    • Le soutien aux professionnels : « Mise en Ĺ“uvre d’une stratĂ©gie d’adaptation Ă  l’emploi des personnels au regard des populations accompagnĂ©es Â».
    • Les relations avec l’environnement : « L’ouverture de l’établissement Ă  et sur son environnement Â».
    • La qualitĂ© de vie : « Les attentes de la personne et le projet personnalisĂ© Â».
    • Ainsi qu’une recommandation sectorielle : « L’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou apparentĂ©e en Ă©tablissement mĂ©dico-social Â».

    L’évaluation externe

    Ses objectifs

    Le dĂ©cret n° 2007-975 du 15 mai 2007 fixe le contenu du cahier des charges pour l’évaluation des activitĂ©s et de la qualitĂ© des prestations des Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux. Il indique que « l’évaluation doit viser Ă  la production de connaissance et d’analyse Â». Il souligne en particulier que l’évaluation externe doit porter sur les mĂŞmes objets que l’évaluation interne, pour aboutir Ă  de vĂ©ritables regards croisĂ©s sur une mĂŞme situation (ce qui implique, pour les Ă©tablissements et services, d’attacher un soin tout particulier Ă  choisir leurs thĂ©matiques d’évaluation interne). Il insiste cependant sur le fait que l’évaluation doit absolument porter sur l’effectivitĂ© des droits des usagers et les conditions de rĂ©alisation du projet de la personne, notamment « la capacitĂ© de l’établissement ou du service Ă  Ă©valuer avec les usagers leurs besoins et attentes Â».
    Ce dĂ©cret indique les principes dĂ©ontologiques, les objectifs, l’organisation et la mise en Ĺ“uvre de l’évaluation externe par les organismes habilitĂ©s Ă  la pratiquer. Plus prĂ©cisĂ©ment, ce texte indique d’une part, les conditions de l’habilitation des organismes (absence de conflit d’intĂ©rĂŞt, compĂ©tences, dĂ©ontologie) mais va au-delĂ . En effet, sont successivement abordĂ©s :

    • les fondements, les objectifs et le contenu de l’évaluation externe ;
    • l’articulation avec les dĂ©marches d’évaluation interne ;
    • l’engagement dans la procĂ©dure d’évaluation externe et la contractualisation avec l’évaluateur ;
    • la condition de rĂ©alisation de l’évaluation externe (Ă©tapes, rĂ©sultats…) ;
    • les processus d’élaboration et de communication du rapport d’évaluation, et son contenu.

    Le décret mentionne la nécessité d’un diagnostic partagé, d’un cadre de référence spécifique d’évaluation, d’outils adaptés à chaque établissement et service, comme la mobilisation de tous les acteurs aux différentes étapes de la démarche évaluative. Il mentionne l’absence de comparabilité des établissements et services entre eux à travers l’évaluation.

    Qui procède Ă  l’évaluation externe ?

    Des organismes habilités procéderont à l’évaluation externe. Qu’il s’agisse d’association, de personne morale de droit privé ou public, d’entreprise individuelle, de travailleurs indépendants, ils devront respecter le cahier des charges déterminé par le décret du 15 mai 2007 relatif à l’évaluation externe (2), ainsi que des engagements relatifs aux principes d’intégrité, d’objectivité, de confidentialité et de compétence. Une première liste d’organismes a été habilitée par l’ANESM en 2009.

    Les conditions de réussite de la démarche d’évaluation interne

    Plusieurs conditions peuvent être posées pour une réussite de la démarche d’évaluation interne, c’est-à-dire pour garantir que cette démarche produise bien les effets escomptés, au regard des principes défendus par le CNESMS, puis par l’ANESM.
    Ainsi, l’adhĂ©sion du personnel Ă  la dĂ©marche se prĂ©sente comme une condition importante. Celui-ci ne doit toutefois pas ĂŞtre effrayĂ© par la dĂ©marche. L’évaluation a pour objectif d’interroger l’institution, et non la responsabilitĂ© individuelle de tel ou tel. La recommandation de l’ANESM relative Ă  la mise en Ĺ“uvre de l’évaluation interne indique d’ailleurs que « l’évaluation est une dĂ©marche portant sur l’établissement ou le service comme système Â».
    Mais cette adhĂ©sion s’accompagne en outre d’une participation relativement active de tous, grâce Ă  une dynamique d’ensemble impulsĂ©e par la direction, Ă  laquelle il revient de garantir les conditions d’effectivitĂ© de cet engagement. Tous les personnels sont lĂ©gitimes Ă  s’exprimer sur l’ensemble des pratiques institutionnelles, du point de vue de leur mĂ©tier, de leur qualification, de leur sensibilité… La dĂ©marche d’évaluation interne est considĂ©rĂ©e comme un croisement des regards et des points de vue. Le soutien de la direction et des cadres est important : « manager Â» la dĂ©marche apparaĂ®t essentiel.

    Pour conclure…

    « L’évaluation n’est pas un sĂ©same amenant une solution clĂ© en main ou une rĂ©ponse opĂ©rationnelle immĂ©diate. Elle est une dĂ©marche de meilleure comprĂ©hension d’un Ă©tablissement dans toute sa complexitĂ©, permettant de concevoir des pistes de progrès dans le souci d’amĂ©liorer les pratiques et la qualitĂ© des prestations. Elle produit des connaissances partagĂ©es, elle est une aide Ă  la dĂ©cision et Ă  la conduite du changement Â»(3).
     

    Elle doit aussi être une opportunité pour mieux connaître le fonctionnement de l’établissement et des professionnels entre eux, pour instaurer une cohésion d’équipe, et développer une vision prospective et d’anticipation des besoins des personnes accueillies ou suivies, pour un service de qualité qui leur soit rendu. Elle est avant tout un véritable outil de management participatif.
    Reste à savoir ce qu’il adviendra de cette démarche dans l’esprit des autorités de tarification et de contrôle, et si elles demeureront fidèles au principe soulevé
    par la loi n° 2002-2 et Ă  la logique ascendante de l’évaluation, qui promeut une Ă©valuation partant du terrain et des professionnels, et qui ne tend pas vers une normalisation des pratiques. 

Mettez toutes les chances de votre côté

Notes

Note 01 « Mise en Ĺ“uvre de l'Ă©valuation interne dans les Ă©tablissements et services sociaux et mĂ©dico-sociaux Â», ANESM, 2008, suivie de la recommandation « La conduite de l'Ă©valuation interne dans les Ă©tablissements et services visĂ©s Ă  l'article L. 312-1 du code l'Action sociale et des familles Â», 2009, qui la complète. Retour au texte

Note 02 Décret n°2007-975 du 15 mai 2007 fixant le contenu du cahier des charges pour l'évaluation des activités et de la qualité des prestations des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Retour au texte

Note 03 Conseil national de l'évaluation sociale et médico-sociale (CNESMS), L'évaluation interne, guide pour les établissements et services sociaux et médico-sociaux, septembre 2006. Retour au texte

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