1. DÉFINITION
La polyarthrite rhumatoïde, plus communément appelée polyarthrite ou arthrite, est une des premières causes de handicap moteur en France.
Il s’agit de rhumatismes inflammatoires chroniques et évolutifs touchants plusieurs articulations. Celles-ci deviennent douloureuses et limitées dans leur amplitude des mouvements. Débutant le plus souvent après 45 ans et touchant trois fois plus les femmes que les hommes, la polyarthrite rhumatoïde atteint d’abord les mains, les poignées, les genoux et les petites articulations des pieds puis, avec le temps, la mâchoire, la nuque, les épaules, les coudes, les hanches et les chevilles peuvent être également touchés.
La polyarthrite rhumatoïde touche de 0,8 % à 1 % de la population française (soit 450 à 600 000 personnes).
2. CAUSES
Les causes de cette maladie ne sont pas connues précisément et semblent multifactorielles. En effet, les facteurs génétiques, biologiques et environnementaux, notamment le tabagisme, semblent en être la cause.
La polyarthrite rhumatoïde est considérée comme une maladie autoimmune, les cellules du système immunitaire s’attaquant aux articulations en produisant des anticorps nocifs appelés « auto-anticorps ».
L’inflammation apparaît particulièrement destructrice : la lésion initiale, appelée synovite, se focalise sur la fine membrane synoviale tapissant l’intérieur de chaque articulation. L’inflammation provoque un épaississement de cette membrane laissant entrer du liquide synoviale et certains éléments du sang dans l’articulation entraînant ainsi un oedème. Quand cette lésion n’est pas endiguée par les traitements, elle se propage aux structures voisines péri-articulaires (les tendons) et articulaires (le cartilage et les os). Il en résulte un raidissement et/ou des déformations des articulations ainsi qu’une altération des structures péri-articulaires.
Les progrès scientifiques en matière de génétique ont permis, ces dernières années, de détecter plus de 30 facteurs génétiques impliqués dans l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde. Seule l’implication de certains gènes est cependant clairement démontrée (HLA-DRB1 et PTPN22).
3. MANIFESTATIONS, SYMPTÔMES
Nous l’avons dit, la polyarthrite rhumatoïde apparaît le plus souvent après 45 ans mais elle peut apparaître avant cet âge voire dès la prime enfance. Les symptômes initiaux se manifestent sous la forme d’un gonflement d’une ou de plusieurs articulations. Le plus souvent, ce sont les poignets ou les articulations des doigts qui sont tout d’abord touchés. Les articulations atteintes sont chaudes et parfois rouges (inflammation). Des douleurs associées à une raideur des articulations sont présents le matin. Ces raideurs persistent durant au moins 30 à 60 minutes puis s’atténuent après s’être réchauffées. Elles peuvent réapparaître dans la journée après une période d’inactivité. La polyarthrite se manifeste souvent de façon symétrique atteignant les mêmes articulations des deux côtés du corps. Dans 10 % des cas, la polyarthrite débute par une fatigue générale et de la fièvre.
La maladie évolue à un rythme et à des degrés différents suivant les individus.
Cette évolution se fait généralement par poussées, alternées de périodes plus calmes voire de rémissions prolongées. Plus la maladie évolue plus il devient difficile d’utiliser et de bouger normalement les articulations atteintes.
De petites bosses dures, appelées nodules rhumatoïdes, peuvent apparaître sous la peau, notamment à l’arrière des chevilles sur le tendon d’Achille ainsi qu’aux coudes. Dans 25 % des cas, une sensation de grande fatigue, une fièvre légère ainsi qu’une perte de poids et d’appétit peuvent apparaître notamment lors des poussées.
Enfin, d’autres symptômes ne touchant pas les articulations peuvent apparaître : une sécheresse des yeux et la bouche (25 % des cas), une cardiopathie, des troubles respiratoires et rénaux.
4. TRAITEMENT, PRISE EN CHARGE
Les causes précises de la polyarthrite rhumatoïde étant méconnues, il apparaît difficile d’en prévenir l’apparition. Néanmoins, le tabagisme apparaissant comme une des causes de cette maladie, ne pas fumer et ne pas s’exposer à la fumée des autres constituent la meilleure prévention démontrée.
Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement est efficace. Ces dernières années, les recherches ont démontré l’efficacité des traitements médicamenteux anti-rhumatismaux qui, utilisés au cours des trois à six premiers mois de la maladie, augmentent les chances de rémissions prolongées, favorisent le soulagement et le contrôle de la maladie. Nous pouvons distinguer dans ces traitements médicamenteux, les traitements dits « de fonds » dont l’objectif est de ralentir la maladie en combattant les cellules immunitaires attaquant les articulations et les médicaments de soulagement, appelés plus communément « anti-inflammatoires », dont l’objectif est de réduire la douleur et la raideur des articulations.
Sur le plan physique, il s’agit de trouver le bon équilibre entre le repos et les exercices. En effet, l’exercice quotidien permet de conserver la force et la souplesse des articulations mais aussi d’éviter leur déformation. Mais il est aussi important de ne pas trop solliciter les articulations endommagées de manière à ne pas créer de nouvelles lésions ou accélérer la déformation des articulations. Dans tous les cas, ces exercices seront enseignés par un kinésithérapeute de manière à pouvoir conserver le maximum d’autonomie et mieux vivre avec ce handicap. L’ergothérapeute peut proposer des petits appareillages et des aides techniques afin de rendre le quotidien plus agréable en évitant la douleur au poignet et favorisant le maintien en bonne position.
Suggestions de sites internet
http://www.polyarthrite.org/ : site d’information sur la polyarthrite rhumatoïde et les rhumatismes inflammatoires chroniques.
http://www.polyarthrite.info/ : site d’information sur la polyarthrite rhumatoïde.
http://www.polyarthrite-andar.com/ : site de l’association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde.
http://www.rhumatismes.net/ : site des hôpitaux de Paris.
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