«Vers 2015, seulement 1/3 des foyers français seront équipés en FTTX, à savoir les foyers des zones desservies par le câble, réseau concurrent de France Télécom. Les 2/3 restants n’auront que le choix entre DSL et radio de nouvelle génération». Telle est la prédiction du rapport d’étude sur la couverture du très haut débit des territoires réalisé pour l’Association des régions de France (ARF), avec le soutien de la Caisse des dépôts et consignation et l’appui technique de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel (Avicca), rendu public le 9 décembre 2008.
«L’ère du très haut débit (20, 50, 100 Mb/s et plus) est en train de s’ouvrir, mais les déploiements annoncés par les opérateurs privés ne concernent que les zones les plus denses», alerte l’Avicca dans un communiqué du 9 décembre 2008. «Au-delà de ces zones, se pose à nouveau la question de l’intervention des collectivités, avec des enjeux financiers très supérieurs à ceux du haut débit», en conclut l’Avicca qui justifie ainsi la commande du rapport.
Pas de plan très haut débit venant de France Télécom
«En France, l’obligation, créée par la LME, de précâbler toute nouvelle habitation en fibre optique à partir de 2011, a déjà marqué un début d’affirmation des enjeux du très haut débit par le gouvernement et le législateur», estiment les auteurs du rapport. Ils expliquent qu’il ne faut donc pas attendre un plan «très haut débit pour tous» venant de France Télécom qui n’a pas d’intérêt économique à déployer un nouveau réseau optique concurrent de son réseau téléphonique. «Elle ne devrait le faire, principalement, que dans les zones où ses concurrents le feront», selon eux.
40 milliards d’euros l’investissement
Aussi, les auteurs du rapport anticipent que «vers 2015, seulement 1/3 des foyers français seront équipés en FTTX, à savoir les foyers des zones desservies par le câble, réseau concurrent de France Télécom. Les 2/3 restants n’auront que le choix entre DSL et radio de nouvelle génération».
Par ailleurs, «la pose de fourreaux par les collectivités, à l’occasion de leurs travaux de voirie, ne sera pas une réponse suffisante pour combler cette nouvelle fracture numérique», craignent encore les auteurs.
De fait, ils évaluent à près de 40 milliards d’euros l’investissement permettant de remplacer le réseau de distribution téléphonique par un réseau optique. «Avec des aides publiques complémentaires de l’ordre d’un milliard d’euros par an pendant 10 ans, les projets de collectivités pourraient apporter le FTTH à (presque) tous les français dans la prochaine décennie», ont estimé les auteurs.
Pour en savoir plus
Consultez aussi la synthèse du rapport d’étude
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