Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi 16 septembre, le président de la Fédération des élus des entreprises publiques locales (EPL) Jean-Marie Sermier – qui cèdera sa place lors du congrès de la fédération qui se tiendra du 13 au 15 octobre à Angers – s’est satisfait de la bonne dynamique des 1332 Epl de France (pour la majorité des sociétés d’économie mixte et des sociétés publiques locales).
Et ce, malgré la crise sanitaire et les élections municipales. « L’économie mixte a montré une résilience importante dans tous les secteurs où elle est impliquée. D’ailleurs, beaucoup d’élus ont compté sur les EPL pour assurer le service au public durant cette période, et ils ont eu raison. » Des Epl ont ainsi participé au transport des personnels soignants, à la gestion et au tri des déchets, à la distribution de l’eau …
Résilience supérieure à celle des régies municipales
Une résistance notamment due à l’éligibilité des EPL aux dispositifs d’aide proposés par l’Etat (chômage partiel, prêts garantis de l’État…) aux entreprises durant la crise sanitaire. « Je croise beaucoup de collègues élus dans des communes et qui m’assurent que le modèle des régies municipales leur pose plus de souci en matière de soutenabilité financière, alors que le statut des EPL leur a permis de mieux résister à ce contexte particulier. Les entreprises publiques locales ont bénéficié des aides de l’Etat. Aujourd’hui, la différence entre ces deux modèles est énorme, qui peut se chiffrer en millions. Il y a ceux qui devront lever des fonds ou disparaître, et ceux qui pourront continuer leur activité. Cela plaide pour une réflexion de fond pour les collectivités qui traitent aujourd’hui directement encore un certain nombre d’activités commerciales, » a expliqué Jean-Marie Sermier.
Une réflexion qui doit être menée de manière globale concernant les modes de gestion, selon Thierry Durnerin, notamment lors des prochains renouvellements de délégations de service public. Pour lui, la crise a aussi montré la supériorité des EPL aux contrats de concession. « Durant la crise, les personnels des EPL ont été mobilisés, ce qui a permis aux EPL de répondre présent. Un peu au contraire de certains grands délégataires, qui n’ont pas répondu présent. Quand les délégataires ont réduit la voilure, les EPL étaient toujours là, puisque naturellement aux ordres de leur collectivité. »
Les EPL tout de même touchées
Malgré cela, dans un point de conjoncture publié en juin dernier, la fédération des EPL annonçait qu’après plusieurs années dans un cycle de croissance, « l’année 2020 s’inscrira à rebours. Les EPL seront nécessairement touchées, mais ne le seront pas toutes de la même manière en raison de la diversité de leurs activités. Les sociétés intervenant dans le tourisme, la culture et les loisirs sont notamment en première ligne. »
Ce qui est confirmé par Jean-Marie Sermier lors de la conférence de presse, notamment concernant les EPL du secteur de l’événementiel et certaines du tourisme. « On a enregistré de grosses difficultés de fréquentations sur les très grandes villes qui ont pâti de la désaffection des touristes étrangers. »
A contrario, les entreprises de l’économie mixte chargées du tourisme situées en zones davantage rurales s’en sortent. « Les Français ne sont pas partis à l’étranger cet été, ils sont partis découvrir des territoires plus confidentiels. Des départements qui bénéficiaient d’une belle image ont été jusqu’à bénéficier de la situation, avec parfois même des chiffres d’affaire supérieurs à la normale. »
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