Tout était parti d’un conflit dans les services départementaux de l’action sociale, au printemps 2010. Face à une situation de malaise, sur fonds de manque de moyens et de revendications salariales, les organisations syndicales (CGT, CFDT et Sud) avaient lancé l’idée d’organiser des Etats généraux de l’action sociale.
« Nous avons accepté cette proposition, en leur suggérant une démarche co-construite. Nous avons fonctionné au consensus, en inscrivant ce dialogue dans la durée », précise Laurence Quinaut, directrice générale des services du conseil général d’Ille-et-Vilaine, qui était à l’époque DGA en charge du pôle ressources.
D’octobre 2010 à juin 2011, six rencontres réunissant plus de 450 participants ont été organisées dans différents points du territoire pour débattre de l’action sociale départementale, de ses moyens et de son organisation. En parallèle, plus de 350 contributions individuelles ont été recueillies. Une démarche « inédite », aux yeux de Jean-Michel Belorgey, président adjoint de la section sociale du Conseil d’Etat et « grand témoin » de ces Etats Généraux.
A l’issue de cette large concertation, une série d’engagements et des propositions concrètes ont été adoptés par l’assemblée départementale réunie en session le 24 juin.
Ainsi, dans le domaine de la protection de l’enfance, il est prévu une augmentation du nombre de places d’accueil « généralistes », via le recrutement d’une cinquantaine d’agents familiaux, agents du conseil général, pour anticiper les départs prévisibles et augmenter le nombre de familles d’accueil (+20).
En ce qui concerne les établissements pour les mineurs isolés étrangers et les jeunes ayant besoin d’une prise en charge lourde, 4 postes seront créés, ainsi qu’une quarantaine de places supplémentaires.
En matière d’organisation du travail, 10 postes vont être créés par redéploiement, afin de respecter le ratio départemental de 1 éducateur pour 28 enfants confiés.
Certains départs en retraite ne seront pas renouvelés et les postes ainsi libérés seront réaffectés aux secteurs en tension.
Il est également prévu que le conseil général se désengage de certaines missions optionnelles très chronophages pour les services (participation à des enquêtes non obligatoires, visites médiatisées, etc..).
Sur un plan territorial, les Etats généraux ont également fait apparaître une insuffisance de l’offre d’accueil dans le sud du département, qui devrait donc être renforcée, sans que les modalités pratiques de ce déploiement territorial soient arrêtées pour l’instant.
Certaines mesures issues des Etats généraux pourraient entrer en vigueur dès la rentrée de septembre.
L’ensemble des préconisations fera l’objet d’une évaluation budgétaire afin d’être inscrite au budget primitif 2012, et le montant total de ces initiatives pourrait avoisiner les 2 à 3 millions d’euros.
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