Transpolis permet aux industriels, chercheurs ou autorités publiques de venir tester une solution véhicule et/ou infrastructure dans des conditions proches du réel. L’objectif est de s’assurer que leur technologie est sécurisée avant de la commercialiser ou de la tester dans l’espace public. Véhicule autonome et connecté, solution de freinage d’urgence, nouveau revêtement pour la signalétique sur la chaussée, infrastructure connectée, barrière de sécurité, équipement télécom… des produits très divers peuvent être testés au sein de cette ville-laboratoire située dans la plaine de l’Ain.
Le lieu est loué avec toute l’ingénierie autour afin de réaliser les essais. Une location à la journée, à la semaine ou au mois… tout dépend de ce que les sociétés veulent tester et de la complexité de leur projet. « Une cinquantaine de projets, tous types d’activités confondus, sont actuellement en cours », affirme Stéphane Barbier, directeur commercial et du développement de Transpolis.
Modulable selon les besoins
Les avantages de Transpolis ? « La taille de cet espace et son côté modulable n’existent pas sur beaucoup de sites », nous assure Philippe Vezin, directeur de recherche à l’IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux).
Le site est composé d’une ville factice de 80 hectares située sur un ancien site militaire et comprenant 12 km de rues et de boulevards. Des hangars de 50 m de long par 10 à 15 m de haut donnent un décor urbain qui est complété par l’ajout de fausses façades comme dans un studio de cinéma. Marquages au sol, abribus, ronds-points ou encore feux de signalisations complètent l’infrastructure. Le tout peut être aménagé selon les besoins des industriels ou des chercheurs.
Transpolis dispose aussi d’une portion d’autoroute de 1,7 km qui permet notamment d’y tester des véhicules autonomes et connectés. A cela s’ajoutent 6 km de routes de campagne avec des enchaînements de virage permettant, par exemple, de tester des systèmes d’aide à la conduite ou le confort des véhicules. Des parkings ont aussi été aménagés au sein de Transpolis. Pour parfaire le tout, l’installation dispose de mannequins : deux cyclistes, quatre piétons dont un enfant et un véhicule constitués de blocs de mousse. Si un véhicule les percute, ils ne s’abîment pas et le véhicule factice peut facilement être reconstitué. « Ces mannequins sont pilotables à distance et permettent de créer différents scénarios », explique Philippe Vezin.
Critères d’homologation
Au-delà des tests de technologies, Transpolis permettra d’aborder des questions autour de l’homologation des véhicules autonomes afin de donner des éléments aux pouvoirs publics : est-ce que l’on certifie uniquement le véhicule ou aussi l’usage que l’on va en faire ? Comment peut-on garantir que cet usage va fonctionner ? Quels critères fixer pour leur homologation ?
De son côté, l’IFSTTAR aimerait aussi travailler sur le côté sciences humaines et sociales afin d’étudier la perception du grand public face au véhicule autonome. L’institut de recherche envisage donc d’amener de vraies personnes sur le site.
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