En mettant en avant des initiatives constructives, porteuses d’espoirs et de solutions concrètes, « La Gazette des communes » s’associe, du 14 au 20 octobre 2019, à la 5e édition de « La France des solutions », initiée par Reporters d’espoirs.
[Loireauxence (Loire-Atlantique), 7 500 hab.] Ce n’est pas un dispositif mais une démarche ; ce n’est pas un guichet unique mais une mise en réseau. L’accueil social universel mis en œuvre dans la commune nouvelle de Loireauxence depuis janvier prend des contours de plus en plus précis. Objectifs : permettre l’accès aux droits des personnes qui se présentent dans un service, leur donner une orientation pertinente, réduire ainsi le non-recours aux droits.
« Nous avons initié la démarche il y a deux ans. Elle bénéficie d’un portage politique fort qui permet aux professionnels de s’engager dans ce travail collaboratif et collectif », assure Lyliane Jean, vice-présidente du département de la Loire-Atlantique chargée de l’action sociale de proximité. L’opération a commencé par une remise à plat des pratiques de tous les partenaires œuvrant dans le champ social : le département, les villes et leurs centres communaux d’action sociale (CCAS), les caisses d’allocations familiales, Pôle emploi, les associations caritatives, les bailleurs sociaux. « Cette première phase de l’interconnaissance est primordiale pour mettre en place un accueil social universel, notamment sur un territoire rural où les distances peuvent représenter un frein », appuie Lyliane Jean.
Annuaire partagé
Les équipes de l’espace départemental des solidarités (EDS, l’ancien centre médicosocial) et du pôle « santé, social » de Loireauxence ont élaboré un annuaire partagé détaillant l’activité de chaque partenaire. Une formation a été mise en place en collaboration avec l’école du travail social Askoria. D’une durée de trois jours, elle a été suivie par 24 personnes, y compris les élus. « Dans les petites communes, il n’y a pas de CCAS, c’est l’adjoint aux affaires sociales qui est en première ligne face à ses habitants. Il se sent souvent démuni devant leurs requêtes. Les élus sont particulièrement intéressés par notre démarche », souligne Lyliane Jean. Ségolène Muzreau, chargée de l’accueil à la mission locale a suivi la formation : « C’est un gros plus en termes de partenariat. J’ai appris qui fait quoi, je pourrais mieux orienter les jeunes. »
Comité technique mensuel
Les équipes de l’EDS et du pôle santé social de Loireauxence ont aussi élaboré des fiches repères partagées, consacrées à des problématiques particulières comme la notion de l’urgence et l’accueil d’une personne étrangère, d’un usager agressif ou d’une femme victime de violences conjugales. « La mutualisation de l’information est la clé de voûte de l’accueil social universel », martèle Lyliane Jean.
Cadre juridique
Le département de la Loire-Atlantique et la commune nouvelle de Loireauxence ont signé une convention sur l’accueil social universel en janvier 2019, qui servira de trame à une future charte.
A titre d’exemple, une personne vient au CCAS parce que sa voiture est en panne, ce qui représente un gros handicap en milieu rural. L’agent d’accueil ayant suivi la formation peut l’orienter vers une association qui propose du microcrédit. « Le CCAS réalise surtout un accompagnement socioadministratif. Il oriente vers l’EDS seulement les situations complexes nécessitant un accompagnement social approfondi », explique Catherine Plourdeau, cheffe de projet de la préfiguration de l’accueil social universel à l’EDS.
Un comité technique composé de 23 représentants des partenaires se réunit chaque mois pour réactualiser les fiches et l’annuaire partagé, et pour échanger sur les situations rencontrées.
Contact : Catherine Plourdeau, cheffe de projet à l’espace départemental des solidarités, 02.40.99.11.13.
« Rien ne se fait sans l’accord de l’usager »
Isabelle Le Bot, directrice du pôle « santé, social »
« Nous avons élaboré des fiches repères sur différentes thématiques. La plus complexe à réaliser était celle consacrée au partage de l’information. Il s’agit d’un point épineux car les travailleurs sociaux sont soumis à la discrétion et au secret professionnel alors que les autres intervenants dans le champ social ne le sont pas forcément. Il a d’abord été nécessaire que l’ensemble des professionnels prenne conscience de cette réalité, ce qui a favorisé l’interconnaissance. Ensuite, il a fallu se mettre d’accord sur le type d’informations que nous souhaitions faire partager et sur la façon de demander son accord à l’usager, car rien ne doit être fait sans cet accord. »
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