Environ 15 000 foyers étaient toujours privés d’électricité plus d’une semaine après le passage de la tempête Klaus dans le sud-ouest de la France, a indiqué le 1er février le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité ERDF dans un communiqué. L’électricité a été rétablie dans plus de 99% des 1,7 million de foyers affectés au plus fort de la tempête du 24 janvier, a ajouté la filiale d’EDF qui assure la distribution aux consommateurs. Lors de la tempête de 1999, « le taux de ré-alimentation était au terme d’une semaine de 88% », remarque ERDF. En 1999, plus de 3,4 millions de Français avaient été privés de courant, dont 1 million dans le Sud-Ouest.
Une communication qui ne convainc pas Pascal Sokoloff, directeur général de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Interview.
Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité a-t-il tiré les enseignements de la tempête de décembre 1999 ?
C’est se moquer du monde que d’avancer une telle affirmation. Les coupures auront duré une semaine en 2009 au lieu de trois en 2000, soit. Mais EDF, puis sa filiale ERDF, sont défaillants dans le renouvellement du réseau depuis une quinzaine d’années. De 1992 à 2003, les investissements ont chuté d’un tiers, pour ne repartir que modérément à partir de 2006. Sur 1,2 million de km de lignes basse et moyenne tension, seul un tiers est enfoui contre 80 % en Allemagne. Encore un quart du réseau est en fil nu, ce qui est proscrit par les normes actuelles et révolu en outre-Rhin. Une ligne est amortie en quarante ans. Certaines en ont 60, 70 ou 80.
Les collectivités pourraient-elles contribuer à l’effort d’enfouissement des lignes ?
Au rythme auquel opère le gestionnaire du réseau, la France aura rattrapé l’Allemagne dans une cinquantaine d’années. Pas question pour autant d’appeler les collectivités à la rescousse et de transférer subrepticement des charges vers les budgets locaux. Le prix du kilowattheure (kWh) inclut un tarif d’utilisation du réseau, censé couvrir les coûts du renouvellement qui a toujours été la mission du concessionnaire. La probabilité qu’ERDF verse à sa maison-mère des dividendes trop élevés n’est pas nulle. Or, l’argent doit servir à investir. Il est tout à fait possible de franchir la barre des 50 % d’enfouissement en quelques années sans augmenter le kWh.
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