L’onde de choc de l’accident nucléaire de Fukushima a atteint la région parisienne mardi 12 avril, sous la forme d’un courrier adressé par la présidente du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication (Sipperec) au préfet de Région Île-de-France.
Inquiète des conséquences d’un accident à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), située en Champagne-Ardenne mais à moins de 100 km de villes adhérentes du syndicat, souligne-t-elle, Catherine Peyge réclame le renforcement du dispositif en matière de protection et de précaution.
Elle souhaite ainsi l’extension du Plan particulier d’intervention (PPI), une procédure prévue par les pouvoirs publics en cas d’accident présentant des conséquences radiologiques à l’extérieur d’un site.
Le PPI de Nogent-sur-Seine couvre 24 communes et cinq hameaux dans un périmètre de 10 km autour de la centrale, ce qu’elle juge insuffisant. La maire de Bobigny (Seine-St-Denis) demande aussi une modification du collège des collectivités au sein de la Commission locale d’information (CLI), afin qu’un plus grande nombre de communes de la région parisienne, la capitale comprise, y soient associées – seules celles situées à moins de 5 km de l’installation sont aujourd’hui représentées.
Acteur local dans un rôle de contrôle – La centrale de Nogent-sur-Seine dispose de deux réacteurs de 1 300 MW, en service depuis 1987 et 1988. En 2010, elle a réalisé 4,5% de la production d’électricité nucléaire française.
Dans son dernier rapport, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) juge les résultats du site « globalement satisfaisants », tout en notant « une dégradation des performances dans le domaine de l’environnement » et en demandant à EDF « des améliorations dans la rigueur d’exploitation ».
Le Sipperec souligne, lui, qu’« acteur local, il se doit de jouer un rôle de contrôle, d’alerte pour que toutes les mesures de sécurité soient prises afin d’éviter tout accident. Il s’agit aussi de préserver la sécurité des biens et des personnes et la santé des habitants. »
Le syndicat explique encore que 14 centrales nucléaires sont à moins de 500 km de l’agglomération parisienne, touchant plus de trois millions d’habitants. Et qu’en cas d’accident nucléaire, « toutes les collectivités du Sipperec seraient concernées par les radiations pouvant aussi transiter par les nappes phréatiques et les voies fluviales »…
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