C’est un rapport du conseil économique et social régional Champagne-Ardenne sur «les priorités en matière d’infrastructures ferroviaires pour le transport de fret et de voyageurs» qui a mis le feu aux poudres.
Certains passages de ce rapport, rédigés de manière quelque peu sibylline, laissent en effet entendre que l’électrification de la ligne Paris-Bâle, réclamée à cor et à cris par les élus de la région et du département de l’Aube, et actée dans le contrat de projets Etat-Région, ne serait ni nécessaire ni prioritaire.
Le CESR suggère que l’utilisation de nouveaux matériels roulants plus performants suffirait aux besoins de modernisation de la voie.
Le CESR privilégie enfin le renforcement d’un axe nord-sud pour le fret, traversant la région mais évitant l’Aube et Troyes. Le sang des élus aubois n’a fait qu’un tour, en particulier celui de François Baroin, maire de Troyes et député, et celui de Philippe Adnot, président du conseil général et sénateur. Le second nommé doute de «la légitimité (du CESR) à balayer en une seule séance des réflexions portées depuis de nombreuses années par les collectivités en vue du bon développement de notre territoire». «Avez-vous pour mission de remplacer les élus locaux qui, eux, connaissent les réalités du terrain ?», s’insurge Philippe Adnot.
François Baroin s’interroge pour sa part sur «l’utilité d’une structure qui ne représente qu’elle-même» et considère le rapport du CESR comme «nul et non avenu». Les diatribes auboises ont incité le président du CESR Champagne-Ardenne, Patrick Tassin, à organiser une conférence de presse pour défendre l’utilité des socioprofessionnels et de la société civile dans le débat démocratique. Le président de l’Assemblée des CESR de France, Alain Even, s’est fendu à son tour d’une missive à MM. Adnot et Baroin, dans laquelle il «s’émeut de cette scandaleuse remise en cause de nos assemblées pour avoir osé apporter un avis dissonant au discours convenu».
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