« Les décideurs économiques que nous rencontrons nous regardent complètement ébahis quand on leur dit que nous n’avons plus de marge de manoeuvre pour les recettes sauf les cartes grises », affirme Jean-François Debat, vice-président en charge des finances à la région Rhône-Alpes.
Ce témoignage veut souligner « un contexte historique nouveau lié à la réforme de la fiscalité » où le budget rhônalpin doit concilier « effort d’investissement et stabilisation des dépenses de fonctionnement ».
Ces dernières s’inscrivent ainsi à 1,60 milliard d’euros pour 2011, en légère diminution (- 0,24%) par rapport au budget 2010 (1,64 milliard).
75% des dépenses de fonctionnement sont représentées par la formation (28%), les transports avec la convention TER/SNCF (26%) et l’enseignement (21%).
+ 8 millions pour la fiscalité Dans le « contexte contraint et de crise », les recettes de fonctionnement demeurent en quasi-stagnation à 1,9 milliard d’euros (+ 5 millions d’euros) où la fiscalité représente 1,08 milliard d’euros (+ 8 millions) et les dotations de l’Etat, 804 millions d’euros (- 2 millions).
L’effort d’investissement reste limité par les contraintes financières et prévoit 670 millions d’euros en 2011 contre 715 millions en 2010 (et 761 millions en 2009, première année du Plan de soutien à l’économie).
La baisse des dépenses est due principalement au financement du nouveau siège régional, quasiment achevé, qui sera livré au printemps prochain.
L’essentiel de l’investissement sera consacré aux travaux dans les lycées (243 millions d’euros), à l’infrastructure et à l’achat de matériel TER (135 millions), et à l’action économique (85 millions).
Budget « responsable » Enfin, l’exécutif rhônalpin qualifie son budget de « responsable » grâce à l’autofinancement couvrant plus de la moitié des dépenses d’investissement, le maintien de l’épargne brute à 300 millions d’euros et un recours à l’emprunt maîtrisé (392 millions d’euros) avec un ratio de désendettement inférieur à cinq ans.
Situation plus que périlleuse en 2015 ? Les taux d’intérêt historiquement bas permettent à la collectivité (notée AAA) de faire bonne figure mais « si rien ne change et si les taux remontent, la situation risque d’être plus que périlleuse en 2015 », estime Jean-François Debat.
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