Les données collectées pour l’année 2016 « confirment la vitalité du spectacle vivant », se félicite le Centre national des variétés, de la chanson et du jazz (1), qui souligne aussi «le retour des artistes de grande notoriété capables de remplir des stades ou de très grandes jauges.»
Fréquentation globale en hausse de 6%
Au vu de ces résultats, présentées le 25 septembre 2017, «la croissance entre 2015 et 2016 s’inscrit dans la continuité de celle observée au cours de la dernière décennie », observent les responsables de l’établissement public. Avec :
- 63 339 représentations payantes dans le champ du CNV (+9% par rapport à 2015) ;
- 24,4 millions d’entrées payantes (+6%) ;
- et 813M€ de billetterie générés (+7%).
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La locomotive des festivals rattrapée par les concerts en saison
De 2014 à 2015, les données collectées par le CNV avaient mis en lumière le rôle moteur des festivals : ils avaient tiré à la hausse la croissance de la diffusion dans le secteur des variétés et des musiques actuelles. Et ce, qu’il s’agisse du nombre de représentations payantes (+15%), qu’en fréquentation (+11%), et qu’en billetterie (+17%).
Ce scénario ne s’est pas renouvelé de 2015 à 2016, année marquée par une évolution comparable entre les spectacles donnés lors de festivals et ceux programmés en saisons.
Si les spectacles de festivals ont contribué pour 8% à la hausse du nombre global de représentations (63 339, + 9%), les saisons, de leur côté, y ont contribué pour 9%. De même, spectacles de festivals et de saisons ont contribué, respectivement, pour 7 et 6% à la hausse de la billetterie globale (813 millions d’euros, +7%).
Seule la fréquentation marque un contraste entre les deux secteurs, avec :
- la stabilité des festivals, avec + 2% de hausse du nombre d’entrées ;
- la poursuite de la progression des saisons, avec + 6%.
Finalement, les festivals génèrent 24% de la fréquentation et 20% de la billetterie des spectacles de variétés et de musiques actuelles. Une proportion stable par rapport à 2015.
(Source : CNV)
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La croissance relativement importante de la billetterie dans le secteur des festivals, malgré la stabilité de la fréquentation, s’explique par une hausse du prix moyen du billet (+4%), alors que celui-ci n’a pas évolué pour les spectacles et concerts en saisons.
Heurs et malheurs des festivals
En 2016, certaines villes ont vu disparaître leurs festivals de variété-jazz (Monterau, pour cause de météo, Nice, pour causes d’attentats, Marseille…) ; d’autres ont déploré des contre-performances, en termes de fréquentation (Vienne, Louhans, Aix-les-Bains, Arras…).
Cependant, le CNV note que les bons résultats d’un certain nombre et les créations de nouvelles manifestations musicales (Jazz à Mégène, Lost in Limoges…) ont permis de solder l’année 2016 sur un solde nettement positif en termes de fréquentation et de billetterie.
Les petites jauges en bonne forme
Alors que l’ouverture de l’AccorHotels Arena (Bercy) fin 2015, le retour des spectacles « grand format » (plus de 6 000 spectateurs par représentation) et la programmation de festivals dans des stades et lieux de plein air pouvaient laisser craindre un écrasement des petites jauges, il n’en a rien été.
Les spectacles et concerts réunissant moins de 100 personnes ont augmenté en nombre de 18%, et en fréquentation (+14%) et en recettes de billetterie (+26%). « Grandes et petites jauges se développement un peu partout sur l’ensemble du territoire », remarque Philippe Nicolas, directeur du CNV.
Pas de remise en cause du concept de zénith
A contrario, les jauges de 100 à 200 entrées et les salles type Zenith (3 à 6000 places) accusent un repli : de leur fréquentation (-2%), de leur billetterie (-6%). « Il y a là un point de vigilance sur un éventuel phénomène de cannibalisation, par les lieux type Arena, de la catégorie juste en-dessous que sont les zenith », observe Philippe Nicolas.
En tout état de cause, pour le CNV, l’heure n’est pas à une remise en question du modèle zénith, notamment en termes d’aménagement. « Ces salles restent indispensable pour le maillage du territoire, notamment pour éviter que les tournées ne s’arrêtent qu’à Paris », insiste Séverine Morin, responsable du centre de ressources du CNV.
Clignotants au vert pour les SMAC
Quant au réseau des salles de musiques actuelles (SMAC), qui fait partie de cette catégorie intermédiaire entre très grandes jauges et toutes petites salles, tous leurs indicateurs clignotent au vert, avec
- une croissance de l’offre (nombre de représentations payantes, +8%) ;
- une progression de leur fréquentation totale (+ 13%) ;
- et de leur billetterie (+17%).
Les incontournables salles pluridisciplinaires
Si 60% des représentations payantes se déroulent dans des équipements spécialisés dans les musiques actuelles et les variétés, les salles pluridisciplinaires (théâtres de ville, centres culturels, notamment) en concentrent 20%. Leurs jauges et leurs programmations sont très diverses. En moyenne, elles totalisent 306 entrées par représentation payante, et vendent les places autour de 20 euros.
« Forte implication sur les questions de sécurité »
Les données collectées par le Centre national des variétés, de la chanson et du jazz (CNV) pour l’année 2016 confirment l’effet positif des efforts des organisateurs de spectacles en matière de sécurité, depuis les attentats perpétrés au Bataclan (13 novembre 2015) et à Nice (14 juillet 2016). Ces mesures, qui se traduisent par des coûts de personnel de surveillance, de dispositifs de contrôle, d’équipements de filtrage, portent manifestement leurs fruits. Un impact dont le CNV perçoit la prolongation sur les premières remontées de données relatives à l’année 2017 : « la forte implication sur question de sécurité continue de faire que les spectateurs sont en confiance », commente le CNV.
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Le CNV collecte la taxe sur les spectacles de variété et les concerts de musiques actuelles, quel que soit le statut des organisateurs et y compris auprès des organisateurs occasionnels (comités des fêtes, offices de tourisme etc.). Le produit de cette taxe permet au CNV d’alimenter les dispositifs d’aide au secteur (création, production, diffusion, équipement des salles…). Les informations collectées à l’occasion de sa perception permettent d’établir un bilan statistique annuel du secteur, publié au troisième trimestre de l’année n+1. Retour au texte