A quoi ressemblera la future politique de prévention de la radicalisation ? Si le candidat Macron s’était peu exprimé pendant la campagne présidentielle sur ce sujet hautement inflammable, le mystère a continué de planer depuis son élection.
Seul le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, s’était avancé au début du mois de juillet lors des travaux préparatoires à la reconduction de l’état d’urgence, évoquant la nécessité d’un changement de méthode. Et ce, quelques jours avant la présentation très médiatisée du rapport des sénatrices Esther Benbassa et Catherine Troendlé qui fustigeaient « le bricolage » des pouvoirs publics et le « marché très juteux » de la prise en charge associative des jeunes radicalisés.
Dans ce contexte, la fermeture du centre de Pontourny (Indre-et-Loire), première structure de « déradicalisation » expérimentée en France, n’a surpris personne tant cette expérimentation, vidée de ses pensionnaires depuis le début de l’année, a été synonyme d’échec depuis son lancement en 2016.
« Malgré la compétence, la détermination et l’investissement des personnels du centre, qui ont démontré leur savoir-faire pour assurer une prise en charge pluridisciplinaire des bénéficiaires, souligne un communiqué du ministère de l’Intérieur daté du 28 juillet, l’expérience ne s’est pas révélée concluante. L’expérimentation d’un centre d’accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. »
Des priorités et des pistes de travail
Mais quelle suite donner à cette expérimentation ? Et quelle inflexion le gouvernement entend-il donner à la politique de prévention de la radicalisation ?
Le communiqué de l’Intérieur apporte plusieurs réponses éclairantes sur les intentions gouvernementales et annonce une réunion à l’automne du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) sous la houlette du Premier ministre. Une réunion stratégique rare au cours de laquelle le gouvernement examinera les propositions du secrétariat général du CIPDR.
Parmi les pistes avancées dans le communiqué : « la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille pour y accueillir des individus sous main de justice et y développer des solutions alternatives à l’incarcération ».
Une base de travail qui, pour certains observateurs, renvoie à des dispositifs déjà sur les rails, notamment celui mis en œuvre depuis la fin 2015 par le tribunal de grande instance de Mulhouse.
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