« Il n’est pas possible de repousser à nouveau une réforme de la politique de la ville plus urgente que jamais ! » Telle est en résumé la vive inquiétude exprimée par l’Inter-réseau des professionnels du développement social urbain (IR-DSU) après l’annonce gouvernementale d’une prorogation des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) jusqu’en 2014.
« Une spirale négative »
Dans un communiqué daté du 13 décembre, l’IR-DSU, qui réunit plus de 700 chefs de projets « politique de la ville », déplore en outre les « objectifs plus que modestes » fixés par le nouveau ministre de la ville, Maurice Leroy, dans son discours de Gennevilliers du 6 décembre.
L’IR-DSU se dit d’autant plus inquiète que la situation des quartiers « sensibles » ne cesse de se dégrader. « Les inquiétudes exprimées depuis plusieurs mois par les habitants, les élus, les professionnels et les associations sur la dégradation de la situation des quartiers en politique de la ville et sur la spirale négative dans laquelle sont entraînés de nombreux territoires ne font que se renforcer » souligne le communiqué.
« Recul du droit commun »
S’appuyant sur les résultats d’une enquête conduite en octobre 2010 auprès des professionnels, l’IR-DSU observe notamment un « recul organisé des moyens budgétaires et humains des services publics de droit commun (éducation, santé, justice, police, insertion,…) » ou encore « le renforcement des déséquilibres entre les grandes collectivités et les territoires qui décrochent, villes petites et moyennes dans des bassins en grande difficulté ».
Appel à des CUCS de transition
Partant de ce sombre tableau, les professionnels « pensent qu’il est encore temps, sous l’autorité du Premier ministre et du ministre de la ville, de faire aboutir la réflexion pour élaborer des CUCS de transition 2011/2014 volontariste et ambitieux », centrés sur la mobilisation du droit commun, un soutien particulier aux territoires les plus en difficulté, une plus grande articulation entre l’urbain et le social, une remobilisation des services de l’Etat local, ou encore la prise en compte par l’Etat de la capacité des acteurs locaux à construire leur projet.
La publication de ce communiqué alarmiste intervient alors que le ministre de la ville doit prendre connaissance, le 23 décembre, du rapport annuel de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles, dont plusieurs fuites dans la presse révèlent un brutal assombrissement des chiffres du chômage et de la pauvreté dans les quartiers prioritaires.
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