C’est d’un marché du logement relancé qu’hérite le nouveau ministre chargé de la cohésion des territoires, Richard Ferrand, chargé aussi de façon annexe du logement : les chiffres de la promotion privée, issus de l’Observatoire national de la Fédération des promoteurs immobiliers montrent une hausse des ventes, pour le 10ème trimestre consécutif.
Ainsi au 1er trimestre 2017, les réservations de logements sont en hausse de 13,8% par rapport au premier trimestre 2016. Les ménages sont toujours les principaux acquéreurs, avec 28500 logements, mais les ventes en bloc aux investisseurs institutionnels progressent également (5166 ventes contre 3813 au premier trimestre 2016 soit une hausse de 19,2%).
Le dispositif de Prêt à taux zéro recalibré fonctionne à plein, de même que le dispositif d’investissement défiscalisé Pinel, dont Emmanuel Macron a dit souhaiter la continuation, durant la campagne présidentielle.
Une croissance moins dynamique
« On relève cependant une ombre au tableau : la croissance des ventes marque le pas par rapport à 2016. Elle ralentit : est-on arrivé à un point haut, ou le contexte de la campagne présidentielle a-t-il pu freiner les projets d’investissement immobilier ? Les chiffres du deuxième trimestre nous le diront », analyse Alexandra François Cuxac, présidente de la FPI.
Autre signe d’inquiétude, les mises en vente de logements progressent doucement de 6,4%, ce qui signifie une baisse de l’offre commerciale, avec 90935 logements disponibles fin mars 2017 – soit une baisse de 1,3% en douze mois. « Cela témoigne des difficultés à produire des logements là où sont les besoins. Il faut se préparer à des tensions sérieuses », ajoute-t-elle, dont un impact potentiel sur les prix.
Selon l’observatoire, ceux-ci ont augmenté de 5,1% depuis janvier 2016, principalement en raison de la hausse du coût du foncier, selon la FPI. C’est pourquoi elle appelle, parmi les mesures prioritaires à prendre pour le logement, à une réforme de la fiscalité sur les plus values foncières : plutôt que donner une prime à la durée de détention, il faut inciter à céder le plus vite possible un terrain une fois qu’il est devenu constructible, via des abattements forts sur les plus values les trois premières années.
Parmi les autres priorités, la FPI réclame que l’instruction des recours contre les permis de construire soit encadrée dans un délai maximum de six mois, pour pouvoir régler très rapidement la question des recours abusifs.
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