« Bonjour Monsieur, je viens vous parler de vos poubelles ». Dans son coupe-vent jaune fluo à l’effigie de la ville de Vénissieux (Rhône, 58 000 hab.), Mélanie fait du porte-à-porte pour rappeler les modalités du tri des emballages. Elle passe en moyenne 7 minutes par foyer à porter le message, répondre aux questions et lever des doutes (portant majoritairement sur les plastiques), relever les dysfonctionnements (praticabilité des locaux propreté) et recueillir d’éventuelles suggestions.
A l’issue de sa visite, la « messagère du tri » remet un sac de précollecte et un guide rappelant les principales consignes. « Au revoir Monsieur, on compte sur vous pour le tri, d’accord ? »
Durant tout le mois de novembre, 28 messagers iront à la rencontre de 22 000 foyers de la commune de la banlieue lyonnaise : une opération inédite par son ampleur et sa rapidité d’exécution, selon Eco-Emballages, qui la présentait le 8 novembre.
Le Grand Lyon en attend « une amélioration notoire de la quantité et de la qualité du tri », déclare Thierry Philipp, vice-président de la communauté urbaine en charge des déchets. Ce test doit éclairer sur l’efficacité de la communication « coup de poing » dans les secteurs à forte densité d’habitat vertical, où les performances sont inférieures de moitié à celle des zones rurales (27 kg/an/hab. d’emballages triés contre 57 kg/an/hab). Les agglomérations de Lyon, Paris et Marseille font ainsi partie des sites « à fort potentiel de progression », selon Eco-Emballages.
Intégralement financée par la société agréée, l’opération engendrera des gains qui en compenseront le coût (120 000 euros) en deux ans, explique Richard Quémin, responsable d’Eco-Emballages pour la région Centre Est : le surcroît de 300 tonnes attendu sur la collecte sélective permettra d’économiser sur l’incinération et de percevoir des soutiens supplémentaires d’Eco-Emballages ainsi que des recettes additionnelles auprès des filières de matériaux.
La marque au point vert escompte en outre un gain de 3 000 tonnes de recyclables sur les autres communes de l’agglomération où l’opération devrait être renouvelée. L’impact sur les comportements de la sensibilisation menée à Vénissieux sera évalué en deux phases, en décembre et en mai prochains.
Agés de 19 à 61 ans, les messagers du tri sont pour moitié issus de la ville, certains sont en insertion, d’autres titulaires d’un Bac+5. Tous ont été formés à la gestion des déchets et aux techniques d’entretien. A l’issue de cette mission ponctuelle, certains pourraient être embauchés par le Grand Lyon et des bailleurs sociaux.
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