Vous venez d’être élu président de la FNAU lors de la dernière rencontre nationale de la fédération à Rennes, le 20 octobre. Quels sont pour vous les atouts de cette fédération ?
J’apprécie d’abord sa dimension de « réseau » bien structuré et qui fonctionne bien. C’est un lieu de débat partagé, dans une logique partenariale forte, autour de problématiques stratégiques. La FNAU est pour moi un creuset d’intelligence territoriale. Je suis frappé par la qualité des personnels des agences et la grande diversité des profils qu’on y trouve, issus de cultures différentes et complémentaires.
Quelles sont vos priorités en tant que nouveau président ?
J’ai envie de relever un « PARI », en quatre lettres ! P comme partenariat : dans une période de raréfaction des crédits publics, il est nécessaire de renforcer le partenariat avec les grandes associations d’élus, et développer un partenariat plus large autour de la « fabrique de la ville », qui est sans cesse plus complexe. Le A de mon pari, c’est celui de l’acculturation ou de l’appropriation. Le fait urbain demeure mal traité en France, il y a une absence des politiques des villes. Il faut encourager l’appropriation de la chose urbaine par la population. Le R, c’est bien sûr celui du réseau. La FNAU fédère 53 agences, mais il reste encore quelques territoires non dotés. Je souhaite que la FNAU soit de plus en plus un lieu de ressources et de formation pour les techniciens et les élus, notamment dans le domaine du numérique.
Et le I, c’est l’innovation ?
Exactement, ainsi que l’intelligence territoriale. Nous devons nous intéresser à tous les signaux faibles qui impactent l’espace urbain : la violence, le vieillissement de la population, la virtualité… Je suis frappé par exemple de voir qu’avec les nouvelles technologiques de géolocalisation accessibles par mobile, la ville devienne transparente pour l’usager entre un point de départ et un point d’arrivée. Il y a aussi une vraie question autour des temporalités : le temps public, de plus en plus long, et le temps privé qui s’accélère. Les agences d’urbanisme ont un rôle à jouer dans la compréhension de ces mutations. Nous devons faire de l’acuponcture urbaine, pour changer le métabolisme de la ville.
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