Des toitures de petite dimension, des contraintes architecturales fortes et du soleil comme il en brille au Nord de la Loire: pour développer le photovoltaïque, la ville de Paris n’est pas dans un contexte des plus favorables. Et les récentes baisses de tarif d’achat de l’électricité issue du soleil n’arrangent guère le tableau, marqué par la carence du secteur privé. Denis Baupin, élu en charge du plan climat, veut pourtant voir «une opportunité dans la réalisation de nouveaux quartiers, tel Clichy-Batignolles (XVIIème)».
La Société d’économie mixte d’aménagement de la ville de Paris (Semavip) vient de créer une filiale dédiée au photovoltaïque, qui interviendra à court terme sur cet écoquartier puis sur d’autres opérations d’urbanisme pilotées par la Sem. Présentée à la presse le 18 octobre, Solarvip est une société par actions simplifiée au capital de 800.000 euros, codétenue par la ville (49%), EDF (via sa filiale Safidi, 26%), la Caisse d’épargne Ile-de-France et le Crédit coopératif (12,5% chacun).
Sur Clichy-Batignolles, la ville prévoit que les promoteurs installent, sur une trentaine de bâtiments, quelque 40.000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques intégrés à la toiture. A la livraison des immeubles, la Semavip versera au promoteur un droit de bail, correspondant à un remboursement partiel de l’investissement et calé sur le tarif d’achat du courant d’origine photovoltaïque qui sera alors en vigueur. A la mise en service des panneaux, le bail sera transféré au propriétaire de l’immeuble (copropriété, bailleur social). Solarvip exploitera et entretiendra les panneaux pendant vingt ans (la durée du contrat de rachat de l’électricité par EDF), encaissera les recettes de vente de kilowattheures et versera un loyer au propriétaire du bâtiment. «Nous espérons qu’il y aura un retour sur les charges facturées aux occupants», indique Marie-Anne Belin, directrice de la Semavip. Ce montage résulte d’un ardu travail de défrichage juridique. «Il faudrait simplifier la tache de l’aménageur», plaide Denis Baupin.
La capitale prévoit l’installation de 200.000 m2 de panneaux photovoltaïques d’ici 2014. Avec la région Ile-de-France et le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication (Sipperec), elle travaille à la constitution d’une société d’économie mixte vouée à la production d’énergie à partir de sources renouvelables, sur les constructions neuves mais aussi le parc existant.
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