A l’issue d’une soirée électorale plus surprenante que prévue, les partis français et européens doivent maintenant se poser la question des alliances.
A l’heure où le MoDem est en plus mauvaise posture que jamais, la tête de liste dans le Nord, Corinne Lepage, propose une grande alliance entre démocrates et écolos du Parlement européen. En clair, elle suggère que le MoDem quitte l’ADLE pour siéger au groupe des Verts/ALE.
Une situation qui n’est pas totalement à exclure, estime-t-on du côté des verts du Parlement. Même si la proposition de l’ancienne ministre n’a reçu aucune réponse officielle, pas plus du MoDem que des Verts européens.
Pour l’anecdote, si cette suggestion se réalisait réellement, Europe écologie et le MoDem pourraient donc siéger dans le même groupe. Une situation qui laisse rêveur après la vive altercation entre le président du MoDem, François Bayrou, et le leader des Verts, Daniel Cohn-Bendit, le 4 juin dernier sur France2.
Avec un potentiel de 270 sièges environ, le PPE-DE reste donc majoritaire au Parlement européen. La droite ne dispose cependant pas d’une majorité absolue. Les conservateurs britanniques emmenés par David Cameron ont déjà indiqué leur volonté de quitter le PPE-DE pour former un nouveau groupe parlementaire. Cette séparation ne devrait cependant pas trop peser sur les votes. «Politiquement ils sont d’accord avec nous sur de nombreux sujets», estime un collaborateur du PPE-DE.
Quelles alliances au Parlement européen ?
La question des alliances va néanmoins se poser pour la droite. Le bureau du PPE-DE doit se réunir, mercredi 10 juin, afin d’étudier cette question, a indiqué le président du groupe, le Français Jospeh Daul. L’alliance traditionnelle avec l’ADLE pourrait être renouvelée.
De son côté, le chef de l’ADLE, Graham Watson, a indiqué qu’il n’excluait aucune possibilité, tout en précisant : «Nous sommes disposés à travailler avec tous les groupes afin d’amener une coopération idéologique. Nous ne voulons plus d’une coopération technique entre les différents formations». Une manière de dire que la politisation du travail du Parlement doit devenir une réalité.
L’élection du président du Parlement européen fera également l’objet de tractations dans les prochaines semaines. Au PPE-DE, deux personnalités se sont portées candidates : l’Italien Mario Mauro et le Polonais Jerzy Buzek. Là encore, rien n’est réglé. Le président doit être élu par les députés réunis pour leur première assemblée plénière, qui aura lieu le 14 juillet prochain. «Nous avons indiqué que nous reprendrions ce débat après les élections. Si nous ne trouvons pas de solution, la démocratie les départagera», a précisé Jospeh Daul.
La reconduction de Barroso paraît certaine
La victoire de la droite aux européennes pourrait en outre assurer la reconduction du président de la Commission sortante, José Manuel Barroso. Le Parlement européen approuve en effet la nomination du président de l’Exécutif européen dont le nom est proposé par le Conseil de l’UE.
Or une majorité d’Etats membres s’est déjà prononcée en faveur d’une reconduction de José Manuel Barroso. «Nous avons toujours dit que nous soutiendrions M. Barroso, notre position n’a pas changé », a indiqué Joseph Daul le soir des résultats. Reste à savoir quel sera le calendrier.
La France semble vouloir attendre le référendum irlandais sur le traité de Lisbonne qui doit avoir lieu à l’automne. De son côté, le président sortant insiste pour que le calendrier soit respecté. C’est-à-dire que sa nomination soit officiellement proposée lors du Conseil européen des 18 et 19 juin prochains.
L’avenir du gouvernement de Gordon Brown pourrait en outre avoir un impact sur ce sujet. Le chef des Tories, David Cameron, a en effet indiqué qu’en cas de victoire de son camp à d’éventuelles élections législatives anticipées à l’automne, il procéderait à un référendum sur le traité de Lisbonne.
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