L’école primaire et maternelle de Saint-Etienne-Vallée-Française a perdu cette année l’un de ses trois postes d’instituteur. Les parents d’élève ont réagi à cette décision en créant une classe sauvage, avec l’aide d’un enseignant retraité. L’initiative vise à éviter que les quinze élèves de primaire (sur un effectif de 36 élèves) ne soient regroupés dans une classe unique allant du CP au CM2. Les parents concernés ont reçu aussitôt un courrier de l’inspection académique les avertissant que cette classe était « totalement illégale » et que leurs enfants n’étaient « pas considérés comme scolarisés ».
Le maire de la commune, Gérard Crouzat, conteste lui aussi la suppression du troisième poste d’instituteur mais refuse de cautionner l’initiative des parents d’élèves. « En cas d’accident, c’est le maire qui sera considéré comme responsable », argumente-t-il.
Mercredi 8 septembre, la question a fait l’objet d’un conseil municipal extraordinaire, en présence des parents d’élèves. La réunion n’a pas permis de rapprocher les points de vue. « Les parents d’élèves auraient voulu que nous acceptions que la classe continue à être assurée par l’enseignant retraité, raconte Gérard Crouzat. Nous avons proposé de mettre une salle à leur disposition au sein de l’école. Nous ne pouvions pas aller plus loin. »
L’affaire a également été portée sur le terrain judiciaire. Au début de l’été, la commune, sous la pression des parents d’élève, a contesté en référé la fermeture de la troisième classe devant le tribunal administratif de Nîmes, espérant obtenir une décision favorable avant la rentrée. Déboutée de son référé, elle attend aujourd’hui un jugement sur le fond.
Le maire explore aussi une autre piste, celle qui consisterait à accroître la population scolaire de la commune. « Nous avons quelques appartements disponibles, fait-il valoir. J’essaie de le faire savoir pour attirer des familles dans le village. Mais c’est une mission difficile : il faudrait arriver à un effectif de 40 ou 45 élèves pour justifier le rétablissement du troisième poste d’instituteur. Ce sera un peu juste pour cette année ».
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