Les syndicats CGT et Ugic-CGT du contrôle aérien et des compagnies Air France, Britair et Regional ont rendu public le 1er septembre 2010 le projet de création d’une zone réservée à l’aviation militaire de 6 pays européens : (Benelux, Allemagne, Suisse et France ainsi que des USA), située principalement au-dessus de l’Alsace. Cette zone (CBA 22) s’inscrit dans le vaste projet de création d’un « ciel européen » prévoyant des « autoroutes aériennes » ainsi que des espaces dédiés à l’aviation militaire, permanentes, et interdites aux vols civils à relativement basse altitude (environ 3 000 mètres).
Longue d’environ 230 km sur 120 de large, la CBA 22 couvre des zones fortement peuplées de la vallée du Rhin et gênera voire empêchera le trafic aérien au départ et l’arrivée de Strasbourg-International. « Si les choses devaient en rester là, ce serait une catastrophe pour nous », souligne Thomas Dubus, directeur de la plateforme. « Les négociations pour la création de cet espace aérien européen sont loin d’être bouclées », estime-t-il, refusant de céder au catastrophisme. La menace demeure bien réelle pour l’aéroport de la ville siège du Parlement européen ainsi que, dans une moindre mesure pour Bâle-Mulhouse et Karlsruhe-Baden.
L’aéroport de Strasbourg a stabilisé cette année son trafic (1,1 million de passagers), repartant même à la hausse. Il sort d’une décennie noire, ponctuée d’événements négatifs en pagaille : projet avorté d’implantation de DHL en 1996, feuilleton Ryanair, ou la CCI de Strasbourg fut condamnée en raison de son soutien à la compagnie low cost là où des dizaines d’autres aéroports sont passés au travers des procès. Ceci sans oublier l’arrivée du TGV Est qui a siphonné en quelques semaines une bonne moitié du trafic aérien.
La ville de Strasbourg vient d’annoncer un très gros plan d’investissements pour redonner du tonus à ses ambitions européennes : la menace qui pèse sur son aéroport risque de jeter un froid sur ces projets. Après s’être à grand peine débarrassée de ses anciens glacis militaires (1) certains craignent le retour d’un autre glacis, aérien celui-là, sur la vallée du Rhin.
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Notes
Note 01 le glacis est un terme désignant à l'origine un terrain découvert, généralement aménagé en pente douce à partir des éléments extérieurs d'un ouvrage fortifié. Il avait notamment pour fonction de n'offrir aucun abri à d'éventuels agresseurs de la place forte et de dégager le champ de vision de ses défenseurs Retour au texte
