Village de 500 Ăąmes bĂąti sur les contreforts des CĂ©vennes, Saint-ThĂ©odorit a Ă©tĂ© choisi par Orange pour lancer au niveau français deux outils (une application interactive et une charte) qui sâinscrivent dans son « plan dâamĂ©lioration de la qualitĂ© de service » du rĂ©seau cuivre annoncĂ© en novembre 2014.
Ce plan en trois volets (rĂ©duction massive des stocks dâinstance de production et de signalisations, augmentation des budgets de maintenance prĂ©ventive et amĂ©lioration des processus, information-sensibilisation des collectivitĂ©s territoriales) rĂ©pondait Ă lâouverture par lâArcep en mai 2014 dâune enquĂȘte administrative Ă lâencontre dâOrange.
LâAutoritĂ© des tĂ©lĂ©coms constatait la dĂ©gradation de certains indicateurs de qualitĂ© de service, non conformes aux objectifs qui sâimposent au prestataire du service universel. En dĂ©cembre, lâArcep avait « pris acte » du plan dâOrange et indiquĂ© « demeurer trĂšs vigilante sur la mise en Ćuvre effective et sur lâobtention de rĂ©sultats durables ».
Une application coopérative
Ă Saint-ThĂ©odorit, face aux Ă©lus des communes, du dĂ©partement et de la rĂ©gion, StĂ©phane Richard a dâabord insistĂ© sur la « responsabilitĂ© particuliĂšre » dâOrange. « Orange ne veut pas ĂȘtre un opĂ©rateur qui laisse des territoires Ă lâabandon. Jâentends les plaintes. Les rĂ©seaux ont plus de 40 ans, ils ont vieilli. Mais la tĂąche est complexe et redoutable, les rĂ©seaux sont vulnĂ©rables. En septembre, 800 poteaux sont tombĂ©s Ă Montauban en quelques minutes… » Dans la foulĂ©e, il a prĂ©sentĂ© deux outils, dont lâapplication interactive « Signal RĂ©seaux », testĂ©e depuis quelques mois par Saint-ThĂ©odorit et trois autres communes.
Son objectif : accĂ©lĂ©rer les signalisations et les rĂ©solutions dâincidents. Maire, Ă©lus et/ou agents peuvent signaler les poteaux tombĂ©s, cĂąbles endommagĂ©s… sur une interface cartographique sĂ©curisĂ©e (avec codes dâaccĂšs). Cela alerte les Ă©quipes techniques de lâopĂ©rateur, qui programment une intervention. LâĂ©lu ou lâagent suit via lâapplication la prise en charge de lâincident (les dĂ©lais notamment) et sera prĂ©venu par un SMS automatique de sa rĂ©solution.
« Câest un outil dont il faut accompagner la prise en main, commente un dĂ©veloppeur, et qui sâajoute Ă lâinterlocuteur quâest le chargĂ© de relation avec les collectivitĂ©s et au numĂ©ro dâappel 0 803… » Pour son dĂ©ploiement, Orange sollicitera les associations de maires pour partager lâinformation.
Une âCharte QualitĂ© RĂ©seauâ
Ă une autre Ă©chelle, Orange souhaite signer des « Chartes QualitĂ© RĂ©seau » avec les dĂ©partements, « la bonne âmailleâ dans ce domaine », soutient StĂ©phane Richard. Le principe ? Ă©changer des informations deux fois par an, sâengager sur le traitement des problĂšmes et les prioritĂ©s. En Ă©change, Orange solliciterait le dĂ©partement sur des actions (lâĂ©lagage a Ă©tĂ© citĂ©…).
« Le conseil dĂ©partemental du Gard sera le premier Ă signer, assure son prĂ©sident Denis Bouad. Ces services sont vitaux et la situation assez dĂ©gradĂ©e dans les CĂ©vennes notamment. » Selon Bruno Janet, conseiller spĂ©cial du prĂ©sident dâOrange Ă la rĂ©sorption des zones blanches (ex-directeur des relations avec les collectivitĂ©s locales), la CorrĂšze serait le deuxiĂšme dĂ©partement Ă sâengager. « La charte a Ă©tĂ© envoyĂ©e Ă lâArcep et Ă lâADF », note Bruno Janet.
SollicitĂ© par La Gazette des communes, Jean-Pierre Quignaux, chargĂ© de la mission Usages et Services NumĂ©riques, Innovation et AmĂ©nagement NumĂ©rique du Territoire Ă lâADF, se montre rĂ©servĂ© : « En tant quâorganisation, nous nâavons pas Ă nous positionner, Ă prescrire, Ă pointer vers un opĂ©rateur. Et normalement, le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique cuivre ne devrait pas se dĂ©grader ! Les citoyens ont besoin dâun rĂ©seau de qualitĂ©, de tĂ©lĂ©phone mais aussi dâInternet, absolument stratĂ©gique… Nous avons aussi des interrogations. LâADF avait reçu une telle charte il y a quatre ans, avec un centre dâappels. Une application, câest un bon plus, notamment sur le suivi des incidents. Mais je suis rĂ©servĂ© sur le rĂŽle des Ă©lus ou agents, Ă qui lâon demande dâĂȘtre des auxiliaires, des informateurs dâun service privĂ©. »
Le conseiller de lâADF propose dâautres pistes : « Au lieu de crĂ©er un rĂ©seau privatif dâalerteurs, pourquoi ne pas faire un outil plus collaboratif, ouvert aux pompiers, mĂ©decins, agriculteurs, habitants, afin dâavoir une vision gĂ©ographique de la commune ? Ou encore crĂ©er un pool inter-opĂ©rateurs pour amĂ©liorer la connaissance commune du rĂ©seau et de son Ă©tat ? »
Ă Saint-ThĂ©odorit, StĂ©phane Richard a Ă©galement abordĂ© les investissements. « Sur les 9 milliards que nous investirons en France dâici Ă 2018, 500 millions iront au rĂ©seau cuivre, dont 100 millions dâeuros – au lieu de 80 – pour la maintenance prĂ©ventive. »
Selon lui, le plan lancĂ© il y a un an se traduirait dans les chiffres : « Les premiers rĂ©sultats montrent une baisse de 15% du nombre de clients en instance dâintervention ».
ContactĂ©e par La Gazette des communes, lâArcep indique via son porte-parole : « Ce sont les chiffres dâOrange… LâenquĂȘte administrative est toujours en cours, comme le dialogue avec lâopĂ©rateur ».
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