C’est, après Paris, la 2ème caisse de France. Le Crédit municipal de Dijon compte 128 agents. Il est implanté dans neuf villes, à Dijon, Nevers, Auxerre, Mâcon, Chalon-sur-Saône, Orléans, Bourges, Clermont-Ferrand, Belfort et Besançon, soit 12 agences, où il compte au total 12.000 clients.
Mais, depuis un an, il était dans la tourmente, depuis que la commission bancaire l’avait placé sous procédure disciplinaire. En cause : un coefficient d’exploitation trop faible, lié à des charges excessives, sans rapport avec ses produits. Au budget 2010 de la ville, le Crédit municipal de Dijon ne versera rien, alors que ses excédents d’exploitation ont financé le CCAS, les bonnes années, à hauteur de deux voire trois millions d’euros.
Le 9 mars dernier, Georges Maglica, vice-président du comité d’orientation et de surveillance du Crédit municipal, adjoint au maire de Dijon en charge des finances, est parvenu à un accord avec les syndicats, pour conduire un nouveau projet d’établissement, en partenariat avec les caisses de Lyon et de Bordeaux. À nous trois, nous couvrons 80% du territoire français et plus de 80% des activités des Crédits municipaux, relève Georges Maglica. Or nous sommes tous conscients que, si l’on veut défendre la notion de service public, nous avons intérêt à avoir un réseau fort, avec un nombre d’agences significatif. Le Crédit municipal intervient en particulier auprès des publics en difficulté, par le biais du prêt sur gage et du microcrédit personnel.
Suppression de 25 postes
Le projet d’établissement a été défini avec le concours de cabinets experts (notamment Ernst&Young et Deloitte). Sur son volet social, il prévoit la suppression de 25 postes (les fonctionnaires territoriaux intègrent actuellement d’autres services de la Ville). Deux de ses agences sont également appelées à fermer (à Dijon où trois sites coexistent aujourd’hui et à Chalon-sur-Saône).
Cette réorganisation, propre à réduire les charges, s’assortit du développement de nouveaux produits. Cette année, le 4 mai prochain, le COS devrait voter l’acquisition d’un progiciel (pour un investissement qui s’élève à 800.000 euros) dédié aux prêts immobiliers (un marché sur lequel le Crédit municipal de Dijon était absent).
Le Crédit municipal souhaite également se lancer dans le prêt hypothécaire et, si le partenariat en cours de discussion avec le conseil régional de Bourgogne aboutit, dans le microcrédit à destination des autoentrepeneurs ou des TPE (notamment ceux qui recherchent un financement, sur une période courte, sans trouver de réponse sur le marché). Le service de prêt sur gage, structurellement déficitaire, sera maintenu, grâce à un partenariat avec les villes où sont implantées les agences. Les discussions sont en cours, précise Georges Maglica. Si une agence fait des bénéfices, nous pourrions lui reverser une part des excédents d’exploitation, car il n’y a aucune raison que ce soient les Dijonnais qui en bénéficient. À l’inverse, si une agence va mal, nous souhaiterions que la ville où elle est implantée assume une part de son déficit.
Pour assurer la pérennité de l’établissement, un projet de groupement bancaire social, solidaire et coopératif a été défini avec Lyon et Bordeaux. Aujourd’hui, il n’existe pas de cadre juridique permettant de lui donner une existence au sens établissement public, précise Georges Maglica. Mais nous avons décidé d’échanger un maximum d’informations pour définir des champs d’action communs, comme par exemple de nouveaux produits communs ou de nouveaux documents commerciaux communs. Si les partenariats avec les villes où le Crédit municipal de Dijon est implanté n’aboutissent pas, les Crédits municipaux de Lyon et de Bordeaux pourraient également assurer le service, dès lors que Dijon ne le pourrait plus.
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