L’ANDER tire la sonnette d’alarme. L’association, qui a pour objectif d’alerter l’opinion publique sur la consommation excessive des espaces agricoles et naturels en France, a rappelĂ© le 7 mai lors d’une journĂ©e technique qu’en 2010, la consommation d’espaces dĂ©passait les 86 000 hectares, soit l’Ă©quivalent de la surface agricole d’un dĂ©partement français moyen tous les 5 ou 6 ans. « Les Ă©lus locaux, les pouvoirs publics, l’opinion publique sont tous d’accord : il faut limiter la consommation des espaces naturels, bien rare non reproductible. On tient lĂ un discours et une pensĂ©e unique. Cependant le rythme de consommation ne s’est pas inflĂ©chi mais progresse » explique Germinal Peiro, dĂ©putĂ© de Dordogne. Le ministre de l’agriculture StĂ©phane Le Foll a donc voulu qu’un rĂ©el travail de concertation soit fait au sujet de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forĂŞt. L’objectif est de prĂ©server les espaces agricoles et de faire vivre les espaces ruraux. »
Dans l’attente de l’adoption d’une loi foncière destinée à définir les priorités en matière d’appropriation et d’usage du sol ainsi qu’à promouvoir les outils juridiques aptes à favoriser l’obtention du résultat recherché, la journée organisée par l’Ander a été l’occasion de partager expériences et bonnes pratiques.
La mutualisation des compĂ©tences – Ainsi, en Seine et Marne, 17 ha de terres agricoles Ă fort potentiel agronomique ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ© par le dĂ©placement d’une installation de stockage de dĂ©chets inertes sur des sols non cultivables. Pierre Marcille, le prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d’amĂ©nagement foncier et d’établissement rural Ile de France (SAFER), a valorisĂ© la dĂ©marche d’échanges entre opĂ©rateurs fonciers et acteurs publics afin de mettre en application une gestion Ă©conome des espaces agricoles. Les conseillers rĂ©gionaux ont soulignĂ© l’importance des partenariats notamment avec la SAFER et ses fonds d’intervention, qui permettent de lutter contre la spĂ©culation des prix et permettre ainsi leurs rĂ©visions.
L’accent a été mis sur la mutualisation des compétences. Grâce à l’intervention des collectivités, de la SAFER et du tissu associatif régional, « nous avons pu acquérir 2,78 ha de terre agricole en pré-urbain d’Aubagne à très forte pressions spéculative et qui aurait dû devenir un parking pour grande surface » explique Philippe Cacciabue, directeur de la Foncière « Terre de Liens ».
Pour Sophie Primas, sénatrice des Yvelines « La préservation des terres agricoles doit être expliqué aux nouveaux maires qui ont des projets de développement. Il faut travailler en amont avec les élus et échanger avec les collectivités territoriales. »
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