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Culture

Hausse sensible des financements de l’intercommunalité culturelle

Publié le 05/05/2014 • Par Hélène Girard • dans : Actualité Club finances, France

Dans une étude publiée fin avril 2014, le ministère de la culture chiffre à 7,6 milliards d’euros le montant global financé par les collectivités, tous échelons confondus et outre-mer comprise. En 2010 (année de l’étude), le bloc communal finançait 15% des dépenses, contre 4% en 2006. Globalement, les dépenses culturelles des collectivités restent stables. Pour l'économiste Françoise Benhamou, l'effort financier des collectivités a atteint un palier.

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Pour la première fois, le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la culture inclut l’outre-mer dans son étude (1) sur les dépenses culturelles des collectivités. En 2010, année de l’étude, les collectivités, tous échelons confondus, ont apporté 7,6 milliards d’euros pour financer la culture¸ pour une dépense nette de 6,9 milliards d’euros (lire encadré). Soit, en moyenne, 118 euros par habitant. En métropole, ces dépenses se sont élevées à 7,47 milliards d’euros (soit, en moyenne, 119 euros par habitants), en hausse de 0,8% par an an depuis 2006, date de l’étude précédente, déduction faite de l’inflation (+10% en 4 ans en valeur absolue), soit une quasi-stagnation.

1,58 milliards d’euros dĂ©pensĂ©s par les EPCI – En 2006 et 2010, l’Ă©volution la plus marquante concerne le fait intercommunal. En 2010, les groupements de communes de plus de 10 000 habitants, de mĂ©tropole, ont dĂ©pensĂ© 1,1 milliard d’euros pour la culture, soit 7,1% de leurs budgets et une moyenne de 44,3 euros par habitant. De 2006 Ă  2010, ces dĂ©penses ont augmentĂ© de 4,4,% (+6% hors inflation). Elles reprĂ©sentent aujourd’hui 15% des dĂ©penses totales des collectivitĂ©s pour la culture.
En outre-mer, ces dĂ©penses s’élèvent Ă  4,8 millions d’euros. Soit un total de 1,58 milliards d’euros au niveau national.
Selon les types de groupements (2), les données varient sensiblement, en fonction de la population desservie et des compétences. Ainsi, le ratio des dépenses par habitant s’échelonne de 1 à 307 euros par habitant et le poids de l’effort de financier de 1 à 56%. Les trois quarts des dépenses culturelles des EPCI proviennent des communautés d’agglomération.

Le bloc communal, premier contributeur financier – Avec 4,61 milliards d’euros en 2010, en mĂ©tropole, les communes consacrent, en moyenne, 8,2% de leurs budgets Ă  la culture. Soit 152 euros par habitant. En ajoutant l’effort des communes ultra-marines, les communes françaises ont apportĂ©, au total, 4,71 milliards Ă  la culture. Sur le moyen terme, on observe un flĂ©chissement des dĂ©penses communales : de 02% en volume, de 2002 Ă  2006, puis de 0,1% de 2006 Ă  2010. Soit en valeur, +1,7% pour la première pĂ©riode, +1,4 pour la seconde. « Les transferts de compĂ©tences vers les EPCI expliqent largement cette baisse de moyen terme », commentent les auteurs. Avec 72,8% des dĂ©penses supportĂ©es par les collectivitĂ©s, le bloc communal reste le premier contributeur financier pour la culture : 4,6 milliards pour les communes, 1,1 milliard pour les intercommunalitĂ©s. On n’observe qu’un un lĂ©ger repli (72,8% des dĂ©penses, contre 73% en 2006).

FlĂ©chissement dĂ©partemental – En 2010, les conseils gĂ©nĂ©raux ont dĂ©pensĂ© un total de 1,4 milliard d’euros pour la culture (1,78 milliard, avec les DOM). En mĂ©tropole, cet effort reprĂ©sente en moyenne 2,1% des budgets dĂ©partementaux, contre 2,4% en 2006. Après une progression de 2006 Ă  2008, les conseils gĂ©nĂ©raux ont limitĂ© leurs dĂ©penses culturelles de 2008 Ă  2010, pour freiner la progression Ă  1,8% sur quatre ans.
Cependant, notent les auteurs, il convient de prendre en considération les transferts de compétences que les conseils généraux ont dû absorber depuis douze ans dans le secteur social, la voirie, la vie scolaire etc. De ce fait, le budget des départements et leur périmètre de compétences ont fortement augmenté, ce qui conduit à « relativiser » le fléchissement constaté.

DĂ©cĂ©lĂ©ration rĂ©gionale – Pour les rĂ©gions, l’évolution en volume se solde par une hausse : + 4,5%¸ soit 695,8 millions d’euros en 2010 (dont 661,7 pour la mĂ©tropole et 34 millions pour l’outre-mer). Cependant, du fait de l’augmentation globale des budgets rĂ©gionaux, l’effort financier en faveur de la culture a rĂ©gressĂ©, passant de 2,8% Ă  2,6% des budgets globaux. Entre les pĂ©riodes 2002-2006 et 2006-2010, l’effort a Ă©tĂ© divisĂ© par deux : en 2006, la progression des dĂ©penses, en valeur, Ă©tait de 11,6%, contre 4,5% en 2010 ; en volume, elle Ă©tait de 9,5% en 2006, elle est de 3% en 2010.

Des bibliothèques moins bien loties – Globalement, toutes catĂ©gories de collectivitĂ©s, ce sont l’expression artistique, la crĂ©ation et la diffusion d’oeuvres, les animations culturelles et les enseignements des diffĂ©rentes disciplines sont privilĂ©giĂ©s. Les contributions des diffĂ©rentes catĂ©gories de collectivitĂ©s varient Ă©videmment en fonction de leurs compĂ©tences obligatoires ou de leurs domaines de prĂ©dilection pour les interventions facultatives. L’étude du DEPS relève nĂ©anmoins quelques Ă©volutions marquantes sur la pĂ©riode 2006-2010.
A commencer par une baisse des dĂ©penses municipales en faveur des bibliothèques, des Ă©tablissements d’art lyrique et chorĂ©graphique, et des cinĂ©mas. Pour les cinĂ©mas et les salles de spectacle, la chute des subventions frĂ´le les 20%. Les bibliothèques, notent les auteurs de l’Ă©tude « ont pourtant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un soutien par les subventions importants. » D’une façon gĂ©nĂ©rale, la hausse des dĂ©penses culturelles des communes, en valeur (+1,4%), concerne l’augmentation des subventions, qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă  l’action culturelle et aux arts plastiques.

Le poids des salaires sur le bloc communal – Le DEPS calcule que plus de la moitiĂ© des dĂ©penses culturelles de fonctionnement du bloc communal concerne des salaires. Ce qui est cohĂ©rent avec la nature de l’intervention des communes et intercommunalitĂ©s, largement consacrĂ©e aux Ă©quipements de proximitĂ© gĂ©rĂ©s en direct (bibliothèques, musĂ©es, Ă©coles d’art, conservatoires de musique etc.). De mĂŞme, le bloc communal s’investit de plus en plus dans le subventionnement des associations d’activitĂ©s de proximitĂ© (théâtre, arts plastiques notamment).

717 millions d’euros de recettes

Entre les subventions en provenance de l’Etat et de l’Europe et les « produits de services » (participation des usagers sous forme de droits d’inscription, de billetterie), les collectivités perçoivent 717 millions d’euros, directement enregistrés dans leur comptabilité, à travers des équipements ou manifestations gérés en régie (3). Soit :

  • 215 millions de l’Etat (150 millions pour les communes, 33 pour leurs groupements, 22 pour les dĂ©partements, 9 pour les rĂ©gions).
  • 10 millions de l’Europe
  • 492 millions pour les autres recettes spĂ©cifiquement culturelles, dont 274 millions pour produits et services.

La dépense nette des collectivités est donc de 6,9 milliards d’euros (pour une dépense brute de 7,64 milliards), soit 9,4 % des dépenses consolidées (c’est-à-dire après neutralisation des subventions entre collectivités).

Financements croisés : redistribution des cartes

Les EPCI gagnent en importance dans la ventilation des financements croisés entre collectivités. Globalement, le montant de ces transferts est resté stable entre 2006 et 2010, à 239,8 millions d’euros. Mais les cartes sont progressivement rebattues, avec :

  • un bloc communal beaucoup plus actif (+ 15% pour les subventions versĂ©es par les communes et les EPCI)
  • un doublement des subventions des rĂ©gions vers les dĂ©partements, et de 50% vers les EPCI
  • mais un recul de l’aide des rĂ©gions aux communes (61,5 millions d’euros en 2010, contre 81,6 en 2006).

« De façon assez logique, compte tenu du développement de l’intercommunalité, au total, et toutes provenances confondues, les subventions croisées des collectivités territoriales ont surtout bénéficié aux groupements de communes et, dans une moindre mesure, aux départements, et ont baissé pour les villes », concluent les auteurs.

«L’effort financier des collectivitĂ©s a atteint un palier»

Françoise Benhamou, professeure des universités, membre du Cercle des économistes, spécialiste de l’économie de la culture

Les rĂ©sultats de l’étude du DEPS pour la pĂ©riode 2006-2010 vous ont-ils surprise ?

Non, car l’étude précédente, publiée en 2006, nous avait déjà montré une très forte montée de l’implication financière des collectivités territoriales, qui avait frappé tout le monde. Cette implication correspondait à des années moins difficiles sur le plan de la conjoncture économique que les suivantes.
Cette nouvelle étude, dont il faut saluer la finesse des analyses, porte sur la période 2006-2010 et met en lumière une phase de consolidation de cette implication. En même temps, on constate que l’effort financier des collectivités a atteint un palier, consécutif à l’effort précédemment consenti et à l’entrée dans la crise. Je ne serais pas surprise que les années suivantes soient marquées par un renforcement de ce palier.

L’étude montre l’importance du bloc communal, et le dĂ©veloppement des financements intercommunaux. Comment analysez-vous ces deux constats ?

Première remarque : les intercommunalités montent en puissance dans le financement de la culture, comme c’est le cas d’ailleurs, d’une façon générale. Mais le phénomène ne me semble pas suffisamment marqué pour que l’on puisse parler de redistribution.
Seconde remarque : cette étude montre que les communes restent les grandes porteuses du financement des politiques culturelles et sont sur un pied d’égalité avec l’Etat. Elles comptent énormément dans la politique culturelle, et, d’ailleurs, elles ne font pas que financer les projets, elles ont une vision globale de la culture. On voit aussi que l’effort fourni par les grandes villes est supérieur à celui des petites et moyennes communes, et que cette différence s’est légèrement renforcée. Cela n’est pas surprenant et nous rappelle l’expression du sociologue Philippe Urfalino qui parle, à propos des communes, de « petits ministères de la culture ». Or les grandes villes disposent de toute la palette des équipements culturels. D’où l’ampleur de leur effort, ne serait-ce que pour faire fonctionner ces équipements. Le ministère de la culture a aujourd’hui bien intégré le fait qu’il a besoin des communes, et réciproquement. La nécessité d’un dialogue et d’un partenariat financier est aujourd’hui reconnue de part et d’autre et inscrite dans la conduite de la politique culturelle.

Venons-en à la répartition des financements entre les différents champs culturels. Et notamment au fait que les collectivités ont souvent tendance à privilégier des domaines comme le spectacle vivant par rapport à d’autres comme le patrimoine et les bibliothèques. Faut-il s’en inquiéter ?

La situation que décrit l’étude n’a rien de spectaculaire. Cela dit, c’est une évolution qui existe bel et bien. Je crois qu’il nous faudrait une troisième étude, pour voir s’il s’agit d’un rééquilibrage, ou bien d’une tendance durable. Il est clair que si cette tendance devait se renforcer sur le long terme, alors oui, cela serait inquiétant. Le degré et les formes de dépendance économique du spectacle vivant versus archives-patrimoine-bibliothèques sont de natures différentes. Ainsi, si vous coupez ou même diminuez la subvention versée à une compagnie, vous pouvez la mettre en péril, voire la conduire à cesser son activité. En France, le spectacle vivant est très dépendant des subventions. Pour le patrimoine et les bibliothèques, on a toujours un peu l’idée qu’ils peuvent absorber des hauts et des bas dans leur financement. Mais jusqu’à un certain point, bien entendu. Car il faut faire face à des urgences, à une demande. De plus, il faut bien comprendre que les enjeux du patrimoine ne sont pas que culturels, mais aussi économique et sociaux. En résumé, dans l’état actuel des choses, je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet, mais il va falloir continuer à suivre de près l’évolution de la situation. Parallèlement à cette étude, je pense qu’il serait intéressant que le ministère de la culture publie, régulièrement, des mises à jour d’un certain nombre de grands indicateurs, comme la contribution des communes, des départements des régions etc. Nous pourrions ainsi être avertis des tendances.

Comment voyez-vous l’avenir du financement de la culture par les collectivitĂ©s ?

La période qui s’ouvre après 2010 pourrait être un motif d’inquiétude. Comme je l’ai dit précédemment, nous voyons que les collectivités ont atteint un palier d’effort, avec quelques petits indicateurs en baisse. Or, l’après-2010 correspond à des gros efforts demandés aux collectivités dans divers domaines – éducation, lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, etc. Pourront-elles faire face à ces efforts, et remplir leurs engagements culturels ? Alors que la crise est forte, avec des dotations de l’Etat en baisse, des impôts qui rentrent moins bien etc. C’est ça la question. Car ces engagements culturels locaux sont extrêmement importants. D’ailleurs, l’étude évoque le cas des associations.(1) Ces dernières font un travail de proximité considérable, que ce soit en milieu rural ou dans les banlieues. Les collectivités s’appuient beaucoup sur elles pour relayer leur politique culturelle. Il est capital que les collectivités puissent continuer à les subventionner. Nous ne devons pas perdre cela de vue. Une analyse de leur financement et de son évolution serait nécessaire.
A cela s’ajoute la rĂ©flexion qui s’ouvre sur les rĂ©formes territoriales annoncĂ©es. Par exemple, qu’adviendra-t-il par exemple des politiques culturelles dĂ©partementales ? L’étude montre bien que certaines fonctions sont assurĂ©es essentiellement par le dĂ©partement. Elle montre aussi les compĂ©tences spĂ©cifiques selon les diffĂ©rents Ă©chelons de collectivitĂ©s. Elle met aussi en lumière le rĂ´le de la clause de compĂ©tence gĂ©nĂ©rale, qui explique le fait que beaucoup types d’actions sont portĂ©es par plusieurs Ă©chelons. Dans la pĂ©riode qui s’ouvre, il est important de mener une rĂ©flexion approfondie sur la question de savoir quel niveau est le plus Ă  mĂŞme de remplir telle ou telle mission. Cela pourrait permettre de consolider, Ă©ventuellement rationnaliser les financements. (1) 

Notes

Note 01 Les dépenses culturelles des collectivités territoriales en 2010 : 7,6 milliards d’euros pour la culture, Culture-Chiffres 2014-3, DEPS Retour au texte

Note 02 communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines, syndicats d’agglomération nouvelle Retour au texte

Note 03 hors financements croisés entre collectivités Retour au texte

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