C’est un satisfecit général. Le dispositif des Zones Franches Urbaines (ZFU) créé par le gouvernement Juppé et un temps vilipendé par la nouvelles majorité à partir de 1997 rassemble finalement tous les suffrages (à quelques nuances près) alors qu’il sera clôt au 31 décembre. Et finalement tout le monde s’attribue la réussite de ce programme d’exonération des charges sociales et fiscales pour les entreprises venant s’implanter dans les 44 quartiers désignés zones franches : Yves Jego, maire de Montereau-Fault-Yonne et président de l’association « Entreprendre, villes et quartier » pour avoir supporté et défendu le dispositif depuis ses débuts, le gouvernement et la délégation interministérielle à la ville (DIV) pour avoir procédé à sa « moralisation » et revu ses modalités de sortie (lire interview ci-dessous).
D’après le bilan présenté le 5 décembre par l’association « Entreprendre, villes et quartiers », les ZFU auraient permis l’implantation de 11 030 entreprises, dont plus de 50 % seraient de pures créations, les autres étant des délocalisations. Des entreprises qui ont créé des emplois : 51 900 au total, dont 24 354 créations nettes. Des chiffres qui vont bien au-delà des estimations de Bercy en 1996, qui tablait sur 7000 créations d’emplois en 5 ans. Autre seuil largement dépassé, celui des recrutement parmi les habitants des quartiers. Le dispositif prévoyait un minimum de 20 %, il serait de 30 %.
A ces louanges, Yves Jego apporte cependant un bémol, en regrettant d’une que « les mesures d’accompagnement prévues furent bien vite abandonnées, notamment le volet sécurité », d’autre part que le gouvernement ait décidé la fin de l’expérience. Il milite enfin pour que l’effort soit aujourd’hui porté, dans les 44 ZFU, sur le logement.
Romain Mazon
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