L’enquête menée par la Cour des comptes en 2000 et 2001 auprès de la délégation interministérielle à la ville (DIV) et de 7 sites prioritaires de la politique de la ville (1) présente des conclusions sévères. La Cour dénonce notamment l’absence d’objectifs quantitatifs, rendant impossible l’évaluation des interventions ; l’extension géographique et sectorielle de la politique de la ville ; la « sédimentation » des dispositifs, nuisant à leur lisibilité globale. Par ailleurs, l’opacité persiste quant à la gestion des crédits. En bref, la politique de la ville gagnerait en efficacité si les dispositifs étaient allégés.
A la DIV, qui se retrouve au centre des critiques, la Cour recommande « d’accroître son efficacité et sa rigueur de gestion » afin que le ministère de la ville puisse « se mettre en situation d’assurer son rôle interministériel de pilotage, d’animation et de coordination, par un positionnement et des moyens d’action adéquats ».
Mais déjà, des voix s’élèvent parmi les maires pour demander la suppression du ministère de la ville. De son côté, Claude Bartolone, ministre délégué à la ville, a répondu à ces attaques : « Les critiques étaient justifiées jusqu’en 1998, mais il semble que la Cour se soit arrêtée à cette date ». Il revendique en outre la complexité de la politique de la ville. Ce que ne nie pas la Cour des comptes.
Alors que les nouveaux contrats de ville et les grands projets de ville (GPV) entrent dans leur phase opérationnelle, les remarques de la Cour devraient faire mouche, alors même qu’un Conseil national d’évaluation de la politique de la ville vient d’être installé.
Emmanuelle Piriot
(1)Roubaix, Tourcoing, Le Mantois, Clichy-Montfermeil, Grigny, Vaulx-en-Velin, Vénissieux et Marseille
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