La missive a été envoyée le 28 février. Envoyée à différentes associations environnementales et paysannes soupçonnées de soutenir « les squats et occupations illégales 30 kilomètres plus au nord » de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes précisément où est prévu l’aéroport, elle est signée par Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de la Loire.
Il leur demander d’exprimer « une position claire » sur les échauffourées en marge de la manifestation du 22 février à Nantes et les « exactions, méfaits et occupations illégales sur la Zad ». « J’attends de votre organisation une position ferme et sans ambiguïté », exige l’élu socialiste. Et de poursuivre : « A défaut, c’est votre propre crédibilité qui sera en cause, ce d’autant plus que votre organisation est bénéficiaire de nombreux fonds publics, notamment régionaux. »
Demandes jamais prises en compte – Dans une réponse datée du 13 mars, cinq associations, France nature environnement, Bretagne vivante, LPO, SOS Loire vivante et Eau et rivières de Bretagne, font part de leur surprise. Elles soulignent « leur pacifisme foncier et viscéral », et ce « depuis leur origine », et s’en prennent au contraire à « l’écoute factice » que leur ont accordée l’Etat et les collectivités sur ce dossier.
Et de rappeler notamment que les « 12 réserves fondamentales », exprimées par le collège des experts scientifiques nommé par le gouvernement, « n’ont jamais été levées » et que la demande « d’inventaires complémentaires », formulée par le Conseil national de protection de la nature, n’a jamais été prise en compte.
Les associations voient dans cette nouvelle charge une énième tentative des élus socialistes de faire voler en éclats leur unité. Au lendemain de la manifestation du 22 février, le préfet de Loire-Atlantique avait ainsi reproché à « l’opposition institutionnelle à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes » d’être « la vitrine légale d’un mouvement armé ». De fait, la tension est remontée d’un cran il y a un an après la décision du gouvernement, suite à une recommandation de la commission du dialogue, de confier une nouvelle étude d’opportunité à la DGAC, service de l’Etat, lequel se retrouvait à nouveau juge et partie donc.
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