Vaut-il mieux avoir un pied dedans ou dehors ? Ce débat, vieux comme la politique, hantait les élus du syndicat mixte Paris Métropole. Dubitatifs face à la métropole du Grand Paris dessinée par la loi du 27 janvier 2014, certains d’entre eux hésitaient à rejoindre la mission de préfiguration de cette superstructure. En jeu : les contours du groupement appelé, au 1er janvier 2016 à se substituer, notamment, aux intercommunalités de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis).
Le comité syndical de Paris Métropole, réuni le 7 février dans les murs de la communauté d’agglomération du Plateau de Saclay (Yvelines), a tranché. « Notre engagement dans la mission de préfiguration sera assumé et déterminé », assurent ses élus dans une résolution. Une décision d’importance.
Encore des zones grises – Car, au terme de la loi du 27 janvier 2014, la mission de préfiguration est coprésidée par le préfet de région et le président de Paris Métropole, actuellement le maire (PS) des Lilas, Daniel Guiraud. Tout l’enjeu, maintenant, pour les élus est de ne pas se laisser avaler par l’appareil d’Etat. La technostructure sera en effet, selon ses détracteurs, omniprésente dans la mission de préfiguration destinée à dissiper les zones grises de la loi.
De nombreux personnels communautaires, et avec eux, les compétences qu’ils assument, ne savent en effet pas quel est leur devenir. Seront-ils, in fine, transférés à la métropole, affectés dans l’une des communes membres de leur « interco » ou intégrés à un nouveau syndicat spécialement créé ? Comment « les territoires », subdivisions de la superstructure s’accorderont-ils avec les contrats de développement territorial ?
Sur tous ces sujets, le syndicat mixte entend imprimer sa marque. « Le décret installant la mission devra être préparé conjointement par le préfet de région et le président de Paris Métropole », souhaite-t-il. « L’utilisation des crédits prévus en loi de finances rectificative doit » aussi être décidée de « façon paritaire ». Ce pécule de deux millions d’euros, puisé sur la dotation globale de fonctionnement des communes suscite toujours l’ire de certains maires. « C’est comme en Chine, où la famille du condamné à mort doit payer la balle qui servira à le tuer » grince l’un d’eux.
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