Le câble en France se porte mal et les perspectives d’avenir n’encouragent pas à l’optimisme. C’est le constat une nouvelle fois dressé dans un rapport du cabinet JLM Conseil réalisé à la demande de l’autorité de régulation des télécommunications (ART) et rendu public le 27 janvier. Aux défauts initiaux du « Plan Câble », s’ajoutent aujourd’hui de nouveaux obstacles : la concurrence que représentent la future télévision numérique terrestre (TNT), le satellite, ainsi que le succès remporté par l’ADSL pour des connexions internet à haut débit. Le rapport pointe aussi du doigt une réglementation « défavorable » au câble : le fait qu’un opérateur ne puisse posséder un réseau couvrant plus de 8 millions de personnes, mais surtout le régime de la concession de service public qui permet aux collectivités locales d’imposer des clauses de service public, ainsi que le contrôle des plans de service par ces mêmes collectivités locales. Une analyse contestée par l’Avicam (association des villes pour le câble et le multimédia) qui estime que le cœur du problème réside dans l’absence d’investisseurs et de financements disponibles. Pour sortir de l’impasse, le rapport propose « la consolidation du câble », soit par « l’échange de plaque régionale afin de favoriser le regroupement des opérateurs en grands ensemble régionaux », soit par des fusions des opérateurs actuels, soit encore par l’arrivée d’un nouvel entrant afin de diluer la part des « grands »acteurs du câble et tout particulièrement de France Télécom (actionnaire des 4 grands opérateurs). Mais le rapport concède que « le problème majeur est ici la pénurie de candidats au rachat du câble français ». L’Avicam, de son côté, propose d’articuler les réseaux câblés avec les infrastructures métropolitaines haut débit des collectivités et le développement d’un partenariat actif entre les collectivités locales et les opérateurs. Elle appelle enfin à l’organisation d’une table ronde réunissant les acteurs concernés, gouvernement, autorités de régulation, opérateurs et représentants des chaînes.
Romain Mazon
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