C’est une opération spectaculaire qui s’est déroulée mardi 4 mars en plein centre de Rennes, avec l’évacuation de 6.000 habitants après la découverte d’une bombe anglaise de 250 kg datant de la deuxième guerre mondiale. Les services de l’Etat et de la ville ont mobilisé les grands moyens pour assurer le déminage. Pas moins de 500 fonctionnaires de l’Etat, sous la houlette de la préfète de Région Bernadette Malgorn et 200 territoriaux ont été impliqués dans l’organisation. Le service municipal de la voirie a notamment envoyé une équipe d’une quinzaine de personnes pour diffuser les consignes d’évacuations dans les deux mille logements concernés par le périmètre de sécurité établi autour du chantier où l’engin avait été trouvé le 20 février. 500 barrières métalliques ont été dressées pour boucler les accès au site. La ville avait aussi prévu de distribuer quelque 500 repas et la salle de spectacles du Liberté a été louée pour l’occasion afin d’accueillir les personnes qui le souhaitaient. Elles furent finalement une centaine à s’y rendre. L’opération conduite avec succès par les démineurs de Nantes, s’est finalement achevée vers 12h45. Les services de la DDASS ont également été sur le pied de guerre, pour transporter les personnes âgées et dépendantes qui ne pouvaient se déplacer seules.
Difficile de chiffrer le coût d’une telle opération : les premières estimations font état d’une facture de l’ordre de 120 000 euros en raison de l’ampleur de la mobilisation des personnels et des matériels. Elle contraste en tout cas avec les faibles moyens financiers dont disposent le service déminage du Ministère de l’Intérieur : un budget annuel inférieur à 4 millions d’euros et 150 démineurs civils seulement, pour quelques 500 à 600 tonnes d’engins traités chaque année. On comprend mieux pourquoi, dans ces conditions, le soutien logistique des collectivités locales s’avère être déterminant.
Xavier Debontride
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