Les élus locaux sont farouchement opposés aux délocalisations des services publics des territoires ruraux vers les territoires plus urbanisés, et encore plus à leur suppression. Le second volet du débat consacré au développement des territoires ruraux, mardi 17 novembre, aura été une longue et douloureuse énumération des frustrations des élus locaux, face aux administrations déconcentrées de l’Etat, ou des grands opérateurs de services publics (La Poste, France Télécom, Sncf…).
Paul Durieu, le rapporteur de la commission des communes et des territoires ruraux de l’AMF a d’ailleurs tenu à souligner que cette année, aucun des opérateurs de services publics n’était invité à participer au débat : « Comment entendre encore une fois le président de La Poste nous parler de concertation quand elle n’a jamais lieu sur le territoire », a-t-il asséné. « L’Etat n’a pas les moyens financiers, ni peut-être la volonté politique d’aider les services publics. Nos incantations lors du dernier Congrès ont été inutiles. Notre combat doit donc évoluer, nous devons innover, et nous regrouper », a-t-il poursuivi, avant de demander la création d’une nouvelle « dotation pour le maintien des services publics ».
Les questions posées par les élus dans l’assistance ont ensuite toutes mis en cause, dans le désordre, l’attitude de La Poste, du Trésor public, de la Sncf, des DDE et DDAF – qui engagent les petites communes à se tourner vers des consultants privés pour élaborer des projets « trop petits » pour elles, selon un élu – qui imposent leurs décisions sans concertation. Un autre a exprimé les inquiétudes de beaucoup face aux règles de concurrence, qui remettraient en cause l’existence des services publics locaux, dénonçant tout particulièrement l’accord général sur le commerce des services (AGCS) négocié dans le cadre de l’OMC (225 collectivités locales ont à ce jour adopté des motions ou délibérations déclarant leur territoire « hors AGCS »). Un autre élu n’a pas hésité à interpeller l’AMF, et les autres grandes associations d’élus locaux : « Avec des associations aussi organisées que les nôtres, comment expliquer que nous ne pesions pas plus sur les prises de décision ? ».
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