Avec 40.000 demandes de logement social en instance, la situation des Bouches-du-Rhône est jugée catastrophique par le préfet de région, Christian Frémont, qui relève que 19% de la population du département vit en dessous du seuil de pauvreté. Selon le bilan dressé par la DDE, les besoins en construction s’élèvent à 2.400 pour les Bouches-du-Rhône alors que 1.250 logements ont été réalisés l’an dernier. C’est moins du tiers du volume régional alors qu’auparavant, le département représentait 40 à 50 % des logements financés. Pour 2004, l’Etat a fixé un objectif régional de 3.600 constructions mais les dossiers annoncés par les organismes se montent à 2.900 logements et le décalage est tel que le préfet a alerté le ministre de l’Equipement sur le caractère irréaliste de l’ambition.
Pour expliquer cette situation, les services de l’Etat mettent en cause le manque de volonté des élus « dont certains préfèrent payer des pénalités plutôt que de se mettre en conformité », remarque le préfet précisant que seules les villes d’Aix-en-Provence, Arles et Marseille respectent le contingentement réglementaire. Ils soulignent aussi et surtout le renchérissement du coût du foncier qui a augmenté de 45% depuis 2000, la surcharge foncière passant de 4.000 à 8.495 euros par logement entre 2000 et 2003. Jugeant la situation prioritaire, « tant sur le plan social que sur le plan économique car l’absence de logement freine l’installation d’entreprises », le préfet veut faire « un forcing considérable auprès des élus » et souhaite renforcer les moyens de l’Etablissement public foncier régional. De son côté, la DDE estime indispensable que les collectivités viennent en aide aux organismes en abondant les enveloppes de l’Etat.
Thèmes abordés