Parmi les clients industriels « éligibles », c’est-à-dire libre de faire appel aux autres fournisseurs que EDF et GDF, la moitié a fait jouer la concurrence dans le domaine de l’électricité et un tiers y a recouru dans le secteur du gaz, selon les dernières données de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les collectivités, éligibles depuis les 1er juillet dernier, goûtent en revanche aux « charmes de l’inaction », relève Michel Lapeyre, commissaire à la CRE. Les incertitudes juridiques et la perspective d’une hausse des prix de marché expliquent cet attentisme, particulièrement marqué dans les communes rurales. Cas concret : dans l’hypothèse d’une baisse de prix de 5 % du kilowattheure, une commune du Cher de 313 habitants économiserait 67,5 euros par an sur la fourniture de courant. « Même pas de quoi payer un gueuleton au conseil municipal ! », observe Dominique Bulteau, président du Syndicat d’électricité du Cher. Même si le marché libéralisé ne laisse guère espérer de gains, les collectivités ont tout intérêt à établir un état des lieux de leurs consommations énergétiques : rationaliser les abonnements permet déjà de réaliser des économies, sans même aller jusqu’à l’organisation d’un appel d’offres, souligne Bruno Johannès, directeur adjoint de l’association Service Public 2000.
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