Après deux ans de tergiversations, le gouvernement aurait trouvé la solution pour achever la mise à 2×2 voies de la Route Centre Europe Atlantique (RCEA), sur le tronçon qui est devenu un des axes le plus dangereux de France, entre Montmarault (Allier) et Mâcon (Saône-et-Loire), avec un taux de mortalité 5 fois supérieur à d’autres routes nationales du même type.
Une solution mixte, payante dans l’Allier mais gratuite en Saône-et-Loire, afin de doubler les 120 km qui restent à 2×1 voie dans la RN79, devrait être proposée, selon plusieurs sources concordantes, à l’occasion de la présentation des conclusions de la mission du Conseil de l’environnement et du développement durable (CDEDD), attendues depuis fin mars 2013.
La mise à niveau de la RCEA, à l’horizon 2020, devrait figurer en bonne place dans le rapport Duron sur les infrastructures ferroviaires et routières, qui sera présenté le 27 juin prochain, et qui devrait confirmer un « plan de relance » sur la RCEA.
Deux ans d’attente – Organisé entre novembre 2010 et février 2011, le débat public sur l’accélération de cet axe à travers une mise en concession avait conclu à l’urgence du doublement des voies, réclamé par les élus locaux depuis une vingtaine d’années, avec plus de virulence depuis 2008.
Le 24 juin 2011, la décision de la ministre des Transports de l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, d’autoriser la mise en concession était parue au Journal officiel. La nouvelle autoroute aurait été terminée en 2017-2018.
Mais l’opposition farouche aux péages sur la N79 des élus de la Saône-et-Loire, et notamment du président du conseil général d’alors, Arnaud Montebourg, laissaient présager un changement de cap si la gauche revenait aux affaires en 2012.
En septembre, Frédéric Cuvillier annonçait le gel de la mise en concession et la mission confiée au CDEDD.
Collectivités en ébullition – Sur le terrain, tant en Saône-et-Loire que dans l’Allier, on trépigne d’impatience, mais personne ne veut se prononcer officiellement avant le ministre des Transports.
Le 20 juin, lors de la session du conseil général de Saône-et-Loire, le président Rémi Chaintron (PS) a lu un courrier du ministre assurant que « compte tenu de l’absence d’itinéraires alternatifs gratuits, l’impossibilité de mettre à péages ces sections est admise ».
Le même jour, la majorité dirigée par Jean-Paul Dufrègne (PCF) refusait une motion de l’opposition sur le sujet et laissait entendre qu’il y aurait « une bonne nouvelle », tout en reconnaissant que « juridiquement la concession n’est pas possible en Saône-et-Loire ».
Pourtant, une nationale privatisée alors qu’il n’y a pas d’itinéraires alternatifs, ça existe… dans les Landes, où la RN10 gratuite est devenue l’A63 payante, à partir de cet été. Une journée d’actions de protestation est d’ailleurs prévue ce samedi 29 juin.
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