Des élus de Seine-Saint-Denis vont remettre le 4 octobre au Garde des Sceaux Pascal Clément « un cahier de doléances » et demander au gouvernement de « passer au concret » face aux « manques criants » de ce département, a annoncé le député communiste Patrick Braouzec.
M. Clément avait convié des élus du 93 à une table ronde également le 4 octobre. « Les maires n’attendent pas grand chose de cette réunion », a déclaré M. Braouzec, en ajoutant que les élus allaient se contenter de déposer « un cahier de doléances ».
« Les manques dans ce département sont criants, il ne s’agit pas de faire une table ronde, il faut passer au concret et donner des moyens que ce soit dans le domaine de la justice ou d’autres », a-t-il poursuivi.
M. Braouzec a souligné des « manques de moyens criants », citant notamment le nombre insuffisant de personnel dans la protection judiciaire à l’enfance et « les tribunaux complètement submergés ».
« C’est aussi un problème de regard, de façon dont on traite la population des quartiers populaires », a-t-il dit, dénonçant l’opération de police menée le 25 septembre sous les caméras aux Tarterêts (Essonne) où deux CRS ont été agressés. Le ministre de l’intérieur « instrumentalise » l’insécurité, « je trouve ça préoccupant pour la démocratie », a ajouté le député de Seine-Saint-Denis.
Concernant le tribunal de Bobigny, attaqué par M. Sarkozy à plusieurs reprises, M. Braouezec a estimé que les magistrats faisaient « un travail difficile avec peu de moyens ». « Je regrette que Pascal Clément n’ait pas été jusqu’au bout de sa critique du ministre de l’intérieur par rapport à ce qu’il a dit sur les magistrats », a-t-il déploré.
Pour le député, les émeutes de 2005 peuvent se reproduire n’importe quand « à partir du moment où les questions fondamentales, sociales, ne sont pas réglées ».
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