Le ministre délégué à l’aménagement du territoire, Christian Estrosi, a plaidé le 10 octobre, à l’occasion de la clôture d’une table ronde sur l’intermodalité dans les transports, pour un rééquilibrage du transport de marchandises en faveur du rail et des voies d’eau, pour mettre fin à l’hégémonie de la route.
« En France, le partage modal du transport de marchandises est très déséquilibré. 80% du fret est transporté par voie routière, un peu moins de 12% par voie ferroviaire et 3% par voie fluviale », a-t-il déclaré à l’occasion des « rencontres de l’aménagement du territoire », qui se tenaient à Paris le 10 octobre.
«Par rapport à nos voisins européens immédiats, nous accusons des retards importants sur le développement de l’intermodalité des transports», a-t-il estimé.
« Avec 29.203 kilomètres de lignes ferroviaires ouvertes à la circulation commerciale, et 6.527 kilomètres de voie fluviale », la France ne « manque pas d’atouts ». Mais « force est de constater que ces patrimoines ferré et fluvial sont insuffisamment mis en valeur », a-t-il déploré.
« Il est indéniable que des efforts doivent être entrepris pour améliorer tant l’infrastructure que l’exploitation du réseau » ferroviaire en France, a ajouté le ministre.
« Pour assurer la compétitivité » de la France, les systèmes de transport « doivent impérativement s’inscrire dans le cadre des objectifs de Kyoto, notamment celui visant la réduction de gaz à effet de serre », a fait valoir M. Estrosi.
Au sein de l’Union européenne, le taux de croissance du transport de fret est estimé pour la période de 2000 à 2020 à 50% et celui du transport de passagers à 35%, a rappelé le ministre.
« Même en durcissant les exigences des normes Euro 5 pour les véhicules légers et Euro 6 pour les véhicules lourds, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre induite par cette évolution interdirait la réalisation des objectifs de Kyoto », a-t-il prévenu.
Ces rencontres de l’aménagement du territoire, axées également sur la « compétitivité des territoires » et les « quartiers urbains sensibles », réunissent à Paris des parlementaires, des experts issus des milieux économiques et des universitaires.
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