L’ours, dont la réintroduction dans les Pyrénées est contestée par les élus et les éleveurs locaux, a focalisé l’attention des participants au 22ème congrès de l’Association nationale des élus de montagne (ANEM), les 26 et 27 octobre à Ax-les-Thermes (Ariège).
L’ANEM, forte du poids d’un réseau d’élus locaux, régionaux et de parlementaires de tous bords représentant 4.000 communes et 25% du territoire, a efficacement relayé les inquiétudes des maires pyrénéens qui dénoncent le manque de concertation des responsables politiques nationaux sur ce dossier.
Dès le 26 octobre, lors d’un atelier consacré à « la gestion équitable et durable de la faune sauvage », le ton était donné : les deux représentants des ministères de l’agriculture et surtout de l’écologie affrontaient une salle et des élus hostiles, dont le député PS Augustin Bonrepaux, président du conseil général de l’Ariège.
L’objectif de l’atelier « identifier une ligne d’action consensuelle en matière de faune sauvage » laissait rapidement la place à un procès en règle de la réintroduction du plantigrade, et des coûts qu’elle engendre, même si le danger présenté par d’autres prédateurs, dont le loup et le lynx, était également abordé.
Le 27 octobre, l’ANEM a voté à l’unanimité des quelque 300 participants une motion demandant que les politiques « de préservation ou de réintroduction des prédateurs prennent prioritairement en considération leur acceptabilité par les populations locales ».
Il faut, ajoute la motion, « que, pour les réintroductions, soit impérativement recherchée l’acceptation des collectivités qui recouvrent le territoire effectif d’errance des animaux réintroduits, et non des seules communes où sont pratiqués les lâchers ». Plus tard, Brice Hortefeux s’est taillé un vif succès en proposant que l’Etat reconnaisse « très clairement » sa responsabilité en cas de « dommages » causés par un ours, dans une circulaire ministérielle signée par les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Ecologie.
Il répondait ainsi à une préoccupation des élus locaux, inquiets quant à leur possible responsabilité en cas d’attaques d’ours lâchés dans le massif pyrénéen.
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