Le texte prévoit que la future entité de 1,6 million d’habitants se substituera à six intercommunalités existantes: Marseille Provence Métropole (MPM), les communautés d’agglomération du pays d’Aix-en-Provence, de Salon-Etang de Berre-Durance, du pays d’Aubagne et de l’Etoile, celle du pays de Martigues et le syndicat d’agglomération nouvelle Ouest-Provence (Fos-Istres).
Un projet que combattent vivement, depuis le début, 108 maires sur les 119 que comptent les Bouches-du-Rhône. Regroupés en association, ils prônent un projet alternatif d’Epoc (établissement public opérationnel de coopération), où les compétences de la future métropole seraient bien partagées, mais pas les ressources fiscales correspondantes.
Conscient des réticences locales, alors que la réforme passe toute seule à Lyon et Paris, Jean-Marc Ayrault a affirmé mercredi, dans un entretien à La Provence, que la métropole se fera « avec du temps et de la patience », assurant que « il y (aurait) une contractualisation spécifique » pour Marseille.
Parmi les opposants figurent de nombreux édiles socialistes, notamment le premier secrétaire de la fédération départementale, le député d’Aix Jean-David Ciot, ainsi que le président du conseil général, Jean-Noël Guérini.
Un « spectacle affligeant » qui, parmi d’autres raisons touchant aux affaires judiciaires en cours à Marseille et à des dissensions internes, a amené l’ancien président de la région et conseiller général Michel Pezet à réclamer, en mars, une tutelle de Solférino sur la fédération. Il a obtenu gain de cause auprès du bureau national du PS, dont les deux émissaires Alain Fontanel et Christophe Borgel devaient participer mercredi soir à Marseille à une réunion pour organiser la primaire en vue des municipales, mais aussi remettre de l’ordre dans les rangs, selon l’un des participants.
Las! Comparés par leurs détracteurs à d’irréductibles gaulois défendant leurs villages, les opposants ne lâchent pas l’affaire.
Pour le président de l’Union des maires et des présidents d’intercommunalités des Bouches-du-Rhône, Roland Darrouzès, « cette métropole, à laquelle nous ne sommes pas opposés sur le principe, se fera un jour mais pas comme on veut nous l’imposer ».
Annonçant que tous les élus opposés au projet gouvernemental ont l’intention de se rendre « très rapidement tous ensemble à Paris devant le bureau de Jean-Marc Ayrault », pour lui dire notamment que ce qui est prévu pour la métropole parisienne correspond exactement à leur projet d’Epoc pour Aix-Marseille, il l’assure: « On n’abandonne pas du tout, nous sommes prêts à lutter ».
« Qui peut accepter que ce qui est possible à Paris ne le soit pas à Marseille ? », insiste M. Darrouzès, exigeant un « traitement équitable » avec les autres métropoles de l’Hexagone.
Seul président d’intercommunalité favorable au projet gouvernemental, le socialiste Eugène Caselli, à la tête de MPM, estime au contraire qu’avec la présentation de la réforme en Conseil des ministres, un « nouveau pas important vient d’être franchi pour freiner la spirale du déclin et renforcer le développement économique et l’attractivité de Marseille et de l’ensemble de son agglomération ».
Rappelant néanmoins qu’il n’est pas question de « créer une feuille supplémentaire au millefeuille », il souligne que la métropole doit être un « outil de poids, un +pass+ pour l’avenir », qui avait besoin de « cohérence et surtout de financements », appelant le gouvernement à « accélérer la cadence ».
Isolé, je l’ai toujours été (face aux autres maires, NDLR), mais je crois à ce combat pour l’avenir », ajoute-t-il, confiant dans le fait que, une fois la loi votée, « tout le monde s’assoira autour de la table pour en discuter ».
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