Les régions viticoles européennes, parmi lesquelles l’Aquitaine, la Rioja et le nord du Portugal, cherchent à développer le concept d’oenotourisme en échangeant leurs expériences lors d’un colloque à Bordeaux, notamment pour pallier la crise que traverse la filière viticole.
L’oenotourisme, qui a émergé voici quelques années avec la création de « routes du vin » et de week-end organisés autour de visites de châteaux, est encore peu structuré et ne répond pas tout à fait aux attentes des clients, relève Brigitte Bloch, directrice du comité régional du tourisme d’Aquitaine.
Environ 6,6% des touristes en Gironde de mai à septembre déclarent la découverte du vignoble comme l’un des facteurs d’attractivité, et seuls 20% d’entre eux se déclarent « très satisfaits » des prestations offertes au cours des circuits.
En outre, à peine deux oenotouristes sur cinq en Gironde se déclarent satisfaits de la propreté des verres lors des dégustations, déplore Brigitte Bloch.
« Il y a une attente des clients pour construire de véritables produits comme des repas chez les viticulteurs, des initiations à la dégustation ou des randonnées pédestres le long des vignes », relève-t-elle, notant la faible notoriété des activités non liées aux châteaux.
Pour Pierre Cambar, directeur du conseil régional des vins d’Aquitaine, la vente directe à la propriété peut être un complément, voire un substitut, aux pertes de marché des viticulteurs, à condition toutefois que la prise de commande d’un touriste étranger ne soit pas trop délicate, souligne-t-il. Le coût du transport pour un oenotouriste australien par exemple ne pourrait être supporté par un petit viticulteur, estime Pierre Cambar, qui prône la création de partenariats entre les différents opérateurs, notamment pour grouper les commandes et développer les offres touristiques de chaque propriété.
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