La manifestation des pompiers réclamant une prime et la garantie d’une retraite « décente » dès 55 ans a été marquée par des heurts violents, le 21 novembre à Paris, où quinze membres des forces de l’ordre ont été blessés, dont deux sérieusement. D’autre part, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) environ 80 pompiers ont envahi brièvement les locaux de TF1 le 21 novembre. Vers 20h45, les manifestants ont envahi le hall de la chaîne, sans violence ni dégât. « Ils ont été reçus par la direction de TF1, à qui ils ont expliqué leur situation, puis ils sont repartis dans le calme vers 21h20 », a-t-on expliqué à la préfecture des Hauts-de-Seine.
La fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a désavoué les « actes méprisables » de certains pompiers professionnels.
Elle souhaite que « les errements de quelques-uns ne viennent pas ternir le travail que les 254.000 sapeurs pompiers de France, dont 200.000 volontaires, réalisent au quotidien à la grande satisfaction de la population, attachée à l’un des derniers services publics de proximité et de solidarité ».
La FNSPF condamne aussi « ceux qui se complaisent à allumer le feu et qui tous à leur manière se complaisent dans la critique acerbe, la provocation et l’alimentation de la crise », en faisant allusion à l’article publié le même jour dans les colonnes du Figaro. Les pompiers professionnels civils qui défilaient à Paris étaient en effet nombreux à se dire « ulcérés » par cet article les qualifiant d' »enfants gâtés de la République », aux « salaires élevés » et au « temps de travail allégé ».
Une centaine d’entre eux s’étaient ainsi rendus au siège du journal, boulevard Haussmann à Paris, à l’heure du déjeuner, et une vingtaine d’entre eux ont envahi les locaux, a-t-on appris auprès de la direction du Figaro. Une délégation de six pompiers a été reçue par la direction qui leur a dit que le journal allait préciser leur position, selon la même source. « Nous, des nantis ? Mais qu’ils viennent voir dans les cités ce qu’on prend sur la figure! », s’est insurgé Michel, pompier à Montauban (Tarn-et-Garonne), assurant percevoir « 2.250 euros nets par mois » à 51 ans, après « 30 ans » d’une carrière commencée à Paris, puis dans les Yvelines.
Devant les caméras, le secrétaire général du principal syndicat de sapeurs pompiers professionnels (SNSPP-CFTC), Patrice Beunard, juge « les propos rapportés dans Le Figaro provocateurs, démagogiques et très vilains ».
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