L’élection présidentielle en Polynésie française, prévue le 21 décembre, ne pourra avoir lieu faute de quorum à l’assemblée de Polynésie, en l’absence des élus favorables au président sortant Oscar Temaru, et sera donc reportée au 26 décembre, a-t-on appris le 21 décembre à Papeete.
Les 57 représentants (députés) polynésiens devaient élire le 21 décembre le nouveau président de la Polynésie française, suite au renversement du gouvernement indépendantiste d’Oscar Temaru le 13 décembre par une motion de censure.
Mais la présidence de Polynésie a annoncé dans un communiqué le 20 décembre au soir à Papeete que les élus de l’Union pour la démocratie (UPLD), le parti favorable à Oscar Temaru, « ne seront pas présents le 21 décembre à l’Assemblée pour l’élection du président du pays ».
Cette décision a été prise « en raison des incertitudes politiques persistantes et des discussions en cours », a précisé Claude Marere, chargé de communication de la présidence Temaru.
En l’absence des 26 élus UPLD, le quorum de 35 représentants nécessaire pour que l’élection ait lieu ne sera donc pas atteint et le président de l’assemblée, Philip Schyle, ne pourra donc que reporter l’élection au 26 décembre, conformément à la loi du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie française.
Les deux candidats en lice pour la présidence sont Oscar Temaru, le président sortant, élu en juin 2004, et Gaston Tong Sang, le candidat présenté par le Tahoeraa Huiraatira, le parti du sénateur UMP Gaston Flosse, à la tête de la Polynésie pendant près de 20 ans.
Le gouvernement Temaru a été renversé le 13 décembre, 29 représentants, soit exactement la majorité absolue, ayant voté la motion de censure déposée par le parti « orange » de Gaston Flosse. Cette motion avait notamment été votée par deux élus des Marquises et des Tuamotu, Jean-Alain Frébault et Teina Maraeura, des Tahoeraa passés dans le camp UPLD et largement récompensés pour cela par la présidence Temaru.
Jean-Alain Frébault avait obtenu la présidence de l’Office des postes et télécoms, et Teina Maraeura avait obtenu le portefeuille ministériel du développement des archipels.
La décision des élus UPLD de ne pas siéger le 21 décembre à l’Assemblée est l’aveu qu’ils se savaient minoritaires. La présidence Temaru a désormais cinq jours supplémentaires pour négocier, avant la prochaine présidentielle, prévue le 26 décembre.
Lors de ce vote, aucun quorum ne sera plus nécessaire. Quel que soit le nombre des élus présents, ils pourront donc élire le président.
En cas d’égalité de voix entre Oscar Temaru, 62 ans, et Gaston Tong Sang, 57 ans, c’est Temaru qui serait élu en tant que doyen d’âge.
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