Les gens du voyage s’invitent en ordre dispersés aux actions dénonçant la loi de prévention de la délinquance organisées du 22 au 26 janvier par le collectif national unitaire «résistance à la délation» qui regroupe une vingtaine d’organisations syndicales et associatives. Une partie des associations proches des gens du voyage dénoncent l’amendement 12 ter qui introduit une procédure d’expulsion administrative visant spécifiquement les gens du voyage. «Cet amendement nous paraît discriminatoire car il cible une catégorie particulière de citoyens. Il est de plus en contradiction avec l’article 66 de la Constitution qui donne au juge judiciaire et non au juge administratif la responsabilité de statuer sur l’expulsion de personnes hors d’un terrain ou d’un logement», explique Hélène Franco, secrétaire générale du syndicat de la magistrature.
«Depuis que le sénateur Hérisson, président de la commission nationale consultative, a déposé cet amendement provocateur sous prétexte d’encourager les collectivités à construire les aires d’accueils, les dossiers importants de la reconnaissance de la caravane comme étant un habitat et de la citoyenneté des gens du voyage n’avancent plus à cause de la division des représentants des voyageurs et des collectivités autour de ce texte», accuse la FNASAT.
Tout en se félicitant d’une bonne mobilisation touchant principalement travailleurs sociaux et fonctionnaires territoriaux, l’association déplore que les organisations de voyageurs proches des pentecôtistes n’aient pas mobilisées leurs troupes. «Les gens du voyage sont tellement habitués à être désigné comme des délinquants potentiels et chassés de communes en communes qu’ils ne jugent pas qu’une loi répressive de plus changera quelque chose», explique la FNASAT.
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