A moins de cinq mois des élections, l’usage des machines à voter fait débat au sein des communes. Alors que la ville de Sceaux avait décidé de les adopter et avait même inscrit leur achat au budget 2006, elle a pour le moment renoncé à leur acquisition. La ville de Sceaux explique, dans un communiqué du 26 janvier, qu’il existe deux raisons à son revirement : « les réserves de fiabilité dont elles font l’objet et leur coût élevé, avec une aide devenue dérisoire de l’Etat ».
«Fraude, dysfonctionnements, impossibilité pour l’électeur de vérifier le bon déroulement du vote : les risques identifiés par des associations et lors de bilans mitigés d’expérimentations à l’étranger appellent à la prudence», estime la municipalité. Du reste, souligne la ville, les services du ministère de l’Intérieur eux-mêmes restent très circonspects et ne montrent pas une politique très déterminée de l’Etat en la matière.
Autre frein : le coût. Pourtant, rappelle la ville de Sceaux, l’achat de machines devait générer à terme des économies du fait de la réduction du personnel mobilisé le jour de l’élection et des économies de papier. Mais ces avantages ont été amoindris par la baisse des subventions de l’Etat, souligne la mairie, se référant à une note du centre d’analyse stratégique. «Alors qu’en 2004, année où les premières machines à voter ont été agréées, l’Etat a attribué une subvention de 800 euros pour la location ou l’achat d’une machine à voter, il n’octroie plus aujourd’hui qu’une modeste subvention de 400 euros par machine achetée et plus rien lorsque les machines sont louées», compare le Centre d’analyse stratégique dans sa note. Par ailleurs, l’encadrement réglementaire des machines à voter devrait être renforcé dans les années qui viennent et de nouveaux critères, comme par exemple l’impression d’un bulletin permettant à l’électeur de vérifier la prise en compte de son vote, pourraient être exigés.
La ville de Sceaux estime donc qu’à «l’absence de garantie de sincérité du scrutin, s’ajoute un risque d’obsolescence rapide des machines». «L’investissement perd alors pour le moment de son intérêt», conclut la ville, précisant donc qu’elle continuera, pour l’instant, d’opter pour les urnes et les isoloirs traditionnels.
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